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Samse se forge une place sur le marché du bois
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Samse se forge une place sur le marché du bois

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Avec deux acquisitions en moins d'un an dans le domaine du bois, le groupe grenoblois Samse (SA Matériaux du Sud -Est) cherche à conforter sa position sur le marché des matériaux pour l'habitat, en plus de ses activités de distribution et de négoce dédiées au bâtiment.

— Photo : Le Journal des Entreprises

D'abord filiale de la cimenterie Vicat, l'histoire de Samse a été nourrie de rebondissements : départ de Vicat en 1949, rachat par les salariés en 1988, entrée du groupe Henry Timber en 2006... Mais une constante se dessine : très tôt, ce groupe français indépendant de distribution de matériaux de construction pour l'habitat et le bâtiment s'est tourné vers une stratégie d'acquisitions. Si bien qu'il dispose d'un panel de 22 enseignes, 340 points de vente et 5 200 collaborateurs au sein de 47 départements. En Isère, le groupe compte près de 1 000 personnes sur une dizaine de sites, et inclut des enseignes comme l'Entrepôt du bricolage, la Boite à Outils, Maurice Odoz, le Comptoir du Bois, Remat, Caréo et Christaud ». « Nous avons toujours eu une stratégie de croissance externe. Elle s'est fortement accélérée en 2003 avec l'acquisition du groupe Doras. Le groupe pesait alors 200M€ de CA, 800 salariés et 42 points de vente », précise Olivier Malfait, président du directoire de Samse. Depuis, Samse effectue environ une à deux acquisitions par an.

Une fédération de PME

Le dirigeant parle « d'une famille d'entreprises », et d'un mode de fonctionnement « comme une fédération de PME, où l'on essaie de changer le moins possible ce qui fonctionne ». Si des synergies peuvent être réalisées sur la finance, les achats, la logistique, les enseignes conservent leur autonomie sur la partie RH ou marketing. Il cite en exemple le secteur du carrelage, où les spécificités régionales en termes de design doivent être prises en compte dans le choix des fournisseurs. Face à un marché plutôt baissier, Samse a maintenu la barre, avec 1,199 milliard en 2015 contre 1,196 milliard d'euros en 2014. Et vise une croissance de 2 % en 2016. Une stabilité qu'il voit comme « un bon signe » compte tenu du contexte économique fragile. Parmi les quatre branches d'activité du groupe (bricolage, travaux publics, bois/menuiserie et négoce multi-spécialités), le segment le plus porteur est celui du bricolage, qui représente 21 % de ses ventes. « En 2007, l'intégration de la société Henry, réputée pour ses compétences dans l'achat de bois étranger, nous a aussi permis de développer nos compétences dans la distribution du bois et des panneaux ».

Le bois, comme segment porteur

C'est aussi justement sur le secteur du bois que le groupe a choisi de mettre l'accent cette année, en réalisant deux acquisitions qui pourraient en appeler d'autres : la société Armand Bois (10 salariés, Valence, CA 2015 : 4M€) et la société Socobois (24M€ ; Troyes). « Le marché du bois va croître en raison du développement des maisons à ossatures bois. Leur pourcentage reste encore faible, mais la croissance de ce type d'habitat est plus forte que celle des maisons traditionnelles », estime Olivier Malfait. Historiquement fort sur les régions Auvergne-Rhône-Alpes, PACA, Bourgogne et Franche-Comté, l'objectif du groupe est aussi géographique. Samse profitera ainsi de Socobois pour étendre sa présence jusqu'à Troyes.« Les acquisitions sont une manière de nous déployer sur de nouveaux départements, en fonction des opportunités », avance le dirigeant, qui rappelle que sa filiale M + matériaux lui a permis de s'introduire en Languedoc Roussillon et Midi-Pyrénées. Des synergies pourront être réalisées dans un second temps, « que ce soit sur les fonctions supports ou sur l'utilisation de Socobois comme plateforme régionale par exemple », glisse-t-il. Ses concurrents ? De grands groupes comme Point P au niveau national, mais aussi de plus petites entreprises indépendantes, souvent affiliées à des groupements comme BigMat ou Gedimat... « Tout l'enjeu est de nous situer entre les deux, car nous sommes à la fois un grand groupe mais avec la réactivité d'une entreprise indépendante », ajoute Olivier Malfait.

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