« Cette production avait été délocalisée en 2007 par l’ancienne équipe dirigeante, explique Mimmo Salerno, directeur du site de Sallanches. Mais aujourd’hui, sous l’impulsion du président du groupe, Bruno Cercley, la stratégie a changé. Désormais, nous voulons produire au plus prêt de notre carnet de commandes car nous sommes sur un marché très saisonnier. Or, pour produire en Asie, il faut s’y prendre 5 à 6 mois à l’avance. En produisant en France, la réactivité peut être de deux voire un mois. Économiquement, cette nouvelle stratégie est viable car le prix de revient d’une paire de skis dépend à 70 % des matériaux. Le coût de la main-d’œuvre n’est donc pas si déterminant. » De plus, la productivité de l’usine de Sallanches est meilleure que celle de Taïwan.
Résultat positif
En produisant ainsi, le groupe engendre aussi moins de stock. Au final, Rossignol arrive à équilibrer son opération de relocalisation. « On en profite pour charger davantage l’équipe en place, ajoute le directeur du site. Car nous avons connu un peu de chômage partiel en début d’année. La relocalisation permet de sécuriser l’emploi des salariés et même de créer quelques postes. » Le plan de relance du groupe semble en outre porter ses fruits. Au bord du dépôt de bilan fin 2008, le fabricant de skis affichera un résultat net positif cette année (clôture du bilan en mars 2011) pour un chiffre d’affaires d’environ 200 M€. La nouvelle stratégie industrielle a d’ailleurs été récompensée par le prix 2010 du meilleur retournement international de l’année, l'« International Turnaround of the year ».
