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Recyclage automobile : Indra met le turbo sur l’Afrique
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Recyclage automobile : Indra met le turbo sur l’Afrique

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Basé en Isère, le groupe Indra, spécialisé dans le recyclage automobile, s’apprête à ouvrir une filiale au Maroc. Une implantation inédite sur le continent africain qui pourrait augurer d'un plus large déploiement.

En 2018, le groupe isérois Indra - d'origine drômoise - a recyclé 600 000 véhicules sur l'ensemble de son réseau de franchisés — Photo : Indra

Objectif Maroc. Ses plages, ses souks et surtout ses centaines de milliers de véhicules… cabossés et hors d’âge. « Pour nous, c’est le marché du siècle », sourit Loïc Bey Rozet, directeur général de l’isérois Indra, spécialisé dans le recyclage automobile.

Pour ce roi de la casse – créé en 1985 et aujourd’hui pilote d’un réseau français de 380 démolisseurs franchisés (CA cumulé en 2018 : 300 millions d’euros pour 600 000 véhicules « traités ») –, le Maroc est une nouvelle « terre promise », un marché à conquérir. « Nous prévoyons d’y installer d’ici à quelques mois notre première filiale hors de France », précise le dirigeant.

Effet « tache d’huile » ailleurs en Afrique

Une décision mûrement réfléchie. Depuis plus d’un an, le groupe – dont le capital est aux mains de Renault et de Suez Environnement à parts égales – conseille en effet les autorités marocaines sur la déconstruction automobile. « Comme dans beaucoup de pays du continent africain, la filière des véhicules hors d’usage est sauvage. Il n’y a aucun cadre juridique clair, tout est invisible et illisible », analyse Loïc Bey Rozet, qui espère créer sur place cette « chaîne de valeur » manquante. « Il s’agit d’un tremplin exceptionnel. »

Concrètement, Indra va constituer dès cet automne une première équipe et progressivement monter en puissance sur l’ensemble de ses métiers : sourcing et démantèlement de véhicules hors d’usage, animation de réseaux de franchisés activités R & D, etc.

« Des pays comme la Libye et l’Algérie restent compliqués »

Cette percée programmée au Maroc pourrait faire tache d’huile ailleurs en Afrique. Indra revendique ainsi des contacts avancés en Côte d’Ivoire. Idem sur l’île Maurice, où les ingénieurs du groupe assistent des équipes locales pour la mise en place d’une filière structurée.

« Notre feuille de route est clairement orientée vers l’international et vers l’Afrique en priorité », résume Loïc Bey Rozet, qui reste toutefois prudent. « Nous avons des prérequis, liés à la sécurité sur place. Des pays comme l’Algérie ou encore la Libye restent compliqués. » Pas question d’y envoyer des équipes, « les risques sont trop importants. » Contrairement à l’Inde, également dans le viseur du groupe isérois.

Viser les États-Unis et l’Asie

C’est aussi depuis son site vitrine de Romorantin (Loir-et-Cher), où sont installées ses équipes engineering, qu’Indra vend son savoir-faire à l’international. Les Japonais et les Coréens – leaders mondiaux du recyclage automobile – s’y bousculent. Mais aussi les Américains, particulièrement intéressés par de nouveaux process d’organisation. « Le secteur nord-américain de la déconstruction automobile n’est pas uniforme », explique Loïc Bey Rozet. « Ils sont très forts en Californie mais complètement désordonnés en Floride. Nous leur vendons des études pour justement harmoniser l’ensemble du marché. » Sur la mappemonde d’Indra figure aussi la Chine, premier marché automobile mondial. « Nous sommes sollicités par certaines autorités locales, assure le dirigeant, mais préférons nous laisser encore le temps avant de nous lancer… »

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