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Reconnu dispositif médical, Ludocare passe à la commercialisation
Lyon # Santé # Innovation

Reconnu dispositif médical, Ludocare passe à la commercialisation

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La start-up lyonnaise Ludocare a conçu deux robots compagnons qui améliorent l’observance thérapeutique des enfants atteints de maladies chroniques tel que l’asthme. Reconnu comme dispositif médical depuis cet été, Ludocare - qui repart à la recherche d'investisseurs - souhaite désormais s’adosser à un industriel pharmaceutique ou fabricant de dispositifs médicaux pour déployer plus largement sa solution.

A l’issue de la prise médicamenteuse, l’enfant est récompensé par une blague de Toto, une histoire ou une petite vidéo — Photo : © Ludocare

Joe et Léo sont des petits robots compagnons conçus pour enfants mais, les plus fans, ce sont leurs parents. Ces outils créés par la start-up Ludocare, classés comme dispositifs médicaux depuis juin 2020, s’adressent aux enfants de 7 à 11 ans atteints de maladies chroniques tel que l’asthme ou la mucoviscidose. Leurs concepteurs, Thierry Basset, pharmacien biologiste, et Élodie Loisel, ingénieur, ont planché sur cette solution lors d’un "start-up week-end" en 2017 et ont été rejoint rapidement par Alexandra de la Fontaine, devenue présidente et actionnaire majoritaire de Ludocare.

Les trois associés-fondateurs de Ludocare, de gauche à droite Elodie Loisel, Thierry Basset et Alexandra de la Fontaine.
— Photo : © Ludocare

Commercialisés depuis le premier trimestre 2019, lauréats du concours du ministère de l’Enseignement supérieur I Lab et testés par 77 familles, ces outils utilisent des mécanismes apprenants –  algorithmes de personnalisation et intelligence artificielle – pour aider les enfants à devenir autonomes dans la prise de leurs médicaments.

Une meilleure adhésion des enfants au traitement

Après six mois d’utilisation, les tests montrent une observance thérapeutique (niveau d’adhésion du patient au traitement prescrit par l'équipe médicale) de 80 % en moyenne, alors qu’elle n’atteint que 50 % sans robot, et tombe à 20 % pour le traitement de l’asthme. Le secret de ces résultats : une fois scanné, le code-barres des médicaments et la posologie renseignée par les parents, le robot rappelle à l’enfant à quel moment et comment prendre son traitement. Et le récompense quand il le prend bien. La start-up a en effet noué des partenariats avec Bayard, le CNRS et sa chaîne YouTube de vulgarisation scientifique Canopée. À l’issue de la prise médicamenteuse, l’enfant écoute une blague de Toto, une histoire ou visionne une petite vidéo. Il livre ensuite son intérêt via une note de 1 à 5, ce qui permet au robot de coller au plus près du goût de l'enfant.

Une première levée de fonds

La prochaine étape pour Ludocare : obtenir une prise en charge par l'Assurance maladie. « Mais le chemin sera long », concède Alexandra de la Fontaine. Pour l’heure, l’équipe de sept salariés qui a réalisé un chiffre d’affaires de 34 000 euros en 2019 se concentre sur une levée de fonds en série A. Les associés cherchent aussi l'adossement d'un industriel pharmaceutique ou producteur de dispositifs médicaux. « Nous approchons nos prospects en leur démontrant que le design et l’ergonomie de nos robots permettent d’améliorer l’efficience de leurs traitements », argumente la dirigeante, qui se tourne aussi vers les mutuelles pour demander une prise en charge de l’outil.

Pour l’heure, la voie est libre et la concurrence n’est pas frontale : la gestion de la maladie chronique passe surtout par des applications pour smartphone et reste centré sur les adultes.

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