Rebooteille vise le réemploi du verre d'emballage en circuit court
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Rebooteille vise le réemploi du verre d'emballage en circuit court

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Trois trentenaires - un ingénieur, un ex-architecte et un ex-urbaniste - prévoient de laver et remettre en circulation chaque année plus de 2 millions de bouteilles de bières, collectées auprès de brasseurs de la région.

Les cofondateurs de Rebooteille, Stéphane Robert, Nils Svahnström et Bastien Carron, espèrent pouvoir éviter 35 tonnes de déchets en 2010 et 165 tonnes en 2021 — Photo : Rebooteille

Une filière de réemploi des bouteilles en verre à l’échelle régionale. Telle est l’idée de Rebooteille, jeune pousse lyonnaise structurée en association de préfiguration. Son objectif : organiser la filière des acteurs du réemploi du verre.
« Nous mettons sur pied des solutions à proposer en priorité aux brasseurs locaux pour organiser le circuit : création de points de collecte, d’un centre de lavage et de ventes de bouteilles à réutiliser » décrit Bastien Carron, l’un des trois porteurs de projets aux côtés de Nils Svahnström et Stéphane Robert.

Rester local

Installée à Lyon, Rebooteille « exerce » jusque dans la Loire et l’Ain. « Les bouteilles, à peu de chose près, se ressemblent et peuvent passer sans problème d’un brasseur à l’autre au niveau du design », assure l’un des trois co-porteurs de projet de cette entreprise en devenir.
Première étape : collecter et laver les bouteilles de bières artisanales. « Par essence, les brasseurs locaux et artisanaux sont très favorables à notre démarche. La Brasserie Nomade Bière à Lyon et Genas et Teddy Beer dans le sud de la Bourgogne vont jouer le jeu, changer leurs bouteilles et adopter un format d’étiquettes pas trop collantes tandis que le Ninkasi, qui porte pour l’instant des volumes trop importants pour nous, a rejoint notre comité de pilotage. Nous visons la proximité géographique car notre zone de collecte et de distribution doit rester courte », précise l’associé. Rebooteille visera localement le vin et les jus de fruits « dans un second temps », ajoute-t-il. L’association entend pouvoir éviter 35 tonnes de déchets en 2020 et 165 tonnes en 2021, créer 2 emplois sur les 3 premières années et faire économiser 20 % sur le prix d’achat des bouteilles aux brasseurs. Une offre qui leur permettrait de répondre à la demande de leurs clients, en cohérence avec leur produit tout en bénéficiant d’un système clé en main. « À l’horizon 2023, la collecte et le lavage pourraient créer 6 emplois non délocalisables. et nous avons un objectif de 3 millions de bouteilles lavées, soit environ 1 500 tonnes de verre », glisse Bastien Carron. Le coût pour développer la collecte et acheter la laveuse industrielle en 2021 est estimé à 163 498 €. Dans le cadre de son 2e appel à manifestation d’intérêt « Économie circulaire zéro gaspillage », Lyon Métropole soutiendra Rebooteille à hauteur de 15 000 € pour les frais de fonctionnement et 30 000 € pour les investissements. D’association, Rebooteille doit rapidement se transformer en société coopérative d’intérêt collectif (SCIC).
En France, le taux de recyclage du verre d’emballage atteignait 70 % en 2011, selon une évaluation de la Fédération européenne du verre d’emballage (FEVE). « Or, le réemploi consomme quatre fois moins d’énergie que le recyclage et 30 % d’eau en moins », assure Bastien Carron. Selon lui, 25 à 30 % des bouteilles de bières sont jetées alors qu’elles sont conçues pour supporter au moins deux usages.

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