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Quand une étoile du web s'intéresse à la chasse d'eau Griffon...
Saint-Étienne # BTP # Investissement

Quand une étoile du web s'intéresse à la chasse d'eau Griffon...

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Pour relancer le fabricant des hydrochasses Griffon, deux entrepreneurs investissent un million d'euros. Un développement fort est attendu.

— Photo : Le Journal des Entreprises

360 000 euros de chiffre d'affaires réalisé en 2016, un million d'euros inscrit au business plan de 2017 avec un résultat net de 100 000 euros. L'objectif est ambitieux pour une entreprise familiale créée en 1886 et en très nette perte de vitesse ces dernières années. Pour y parvenir, un investissement d'un million d'euros a été consenti.

Une reprise originale

Ce programme est porté par deux entrepreneurs. Jeunes mais déjà expérimentés, ils se sont associés pour reprendre ensemble début 2016 la PME Griffon, fabricant ligérien de réservoirs de chasses d'eau en alu coloré. François Mounier est le dirigeant d'Alsolu, entreprise qu'il a fondée il y a 6 ans à la Ricamarie et spécialisée dans la fabrication de produits techniques en aluminium pour le bâtiment (40 salariés ; CA 2016 : 9,5 millions d'euros). Son associé et ami d'enfance n'est autre que Thibaud Elziere, un nom remarqué dans le milieu du web. Cofondateur de Fotolia (banque d'images revendue 800 millions de dollars à Adobe en 2014), il est aujourd'hui le dirigeant d'Efounders, studio parisien d'accompagnement de start-up digitales (250 salariés). « La reprise de cette entreprise est une coïncidence totale. J'ai entendu parler de Griffon au hasard d'un entretien de recrutement avec un soudeur pour Alsolu. Il a évoqué un poste qu'il avait occupé chez eux. Immédiatement, cela m'a rappelé les chasses d'eau de l'école, avec le logo Griffon... Je ne savais même pas que cette entreprise était stéphanoise. En plus de la nostalgie, il y avait des synergies industrielles fortes avec mon entreprise », sourit François Mounier. Son acolyte de toujours, Thibaud Elziere avait, lui, envie de se frotter enfin au monde industriel. « Depuis la reprise, il y a un an, c'est moi qui dirige l'opérationnel, mais nous nous voyons très souvent et nous discutons. La confrontation des visions entre un entrepreneur stéphanois du BTP et un start-upper à succès est parfois assez drôle ! ».

Un investissement d'un million d'euros

Convaincus de porter un produit dans l'air du temps - une hydrochasse solide, écologique et même design -, les deux entrepreneurs ont investi, depuis la reprise, un million d'euros. Au-delà des actifs et de l'euro symbolique de la reprise, ce montant comprend le déménagement tout juste terminé depuis les locaux vétustes de Monthieu dans 1.000 m² au Chambon-Feugerolles mais aussi la refonte de l'ERP, du système de gestion, des outils marketing (salons notamment), le développement de nouvelles gammes et le déploiement d'un site web avec un configurateur permettant de personnaliser le réservoir d'eau... « L'entreprise n'avait plus de salariés, et perdait de l'argent. La famille remettait au pot chaque année. En reprenant juste les bases, nous avons, sur cette première année, remonté une équipe de six personnes, réalisé une croissance du chiffre d'affaires de 25 % et nous avons atteint l'équilibre financier. Maintenant, nous allons pouvoir accélérer. Nous sommes sur des marchés de volumes, il faut juste savoir franchir les caps ! ». Une accélération que François Mounier attend grâce au référencement de Griffon par de grands distributeurs, comme Bigmat Sagra. Mais aussi du côté de l'export et de la diversification. « Dès cette année, nous voulons fabriquer des produits complémentaires, mais toujours avec notre marque de fabrique : des produits en alu, colorés, et personnalisables ». L'entreprise devrait ainsi se lancer dans les poubelles, les accessoires de salle de bain, puis, « pourquoi pas », dans du mobilier. « Griffon pourrait devenir un bel étendard de marque pour l'équipement de la maison », s'enthousiasme son gérant. En 2017, quatre personnes seront recrutées pour faire face au développement. À l'horizon : un chiffre d'affaires de 3 millions d'euros pour 2018.

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