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Pourquoi Setic envisage de doubler sa surface de production
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Pourquoi Setic envisage de doubler sa surface de production

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Reprises en 2018 par le groupe italien Sampsistemi, Setic et sa société sœur Pourtier semblent avoir retrouvé les chemins de la croissance. A tel point que le PDG Thierry Collard projette de doubler la surface de production du site de Roanne.

— Photo : Gilles Cayuela - Le Journal des Entreprises

À Roanne, Setic renoue avec la croissance. Spécialisée dans la fabrication de machines et équipements pour la production de câbles LAN (Local Area Network) et électriques haute et très haute tension (via sa société sœur Pourtier, intégrée en 2002), la PME ligérienne (70 salariés ; 40 M€ de CA) avait pourtant connu des heures difficiles après 2008.

« Nous avons subi la crise de plein de fouet en passant de 50 M€ de chiffre d’affaires en 2008 à 30 M€ en 2014. L’atterrissage a été brutal mais contrairement à nos concurrents nous avions la chance d’avoir deux gammes avec Setic et Pourtier et nous avons survécu », explique Thierry Collard, P.-D.G. de Setic.

Reprise à l’italienne

Profitant de la chute de certains concurrents, Setic, alors détenue par le groupe belge Gauder, décide en 2015 de créer une filiale en Italie en reprenant du personnel chez ses confrères disparus. « Cela nous a permis d’élargir notre gamme de produits en nous positionnant sur des machines plus grosses et d’avoir ainsi une offre complète », explique Thierry Collard.

Une stratégie payante puisque Setic et Pourtier se font ainsi repérer par le groupe italien Sampsistemi qui décide en mai 2018 de racheter les deux sociétés au groupe Gauder. « En réalité, il s’agit plus d’une fusion que d’une reprise. Sampsistemi faisait à l’époque environ 50 M€ de chiffre d’affaires. Nous avons beaucoup travaillé sur l’intégration des filiales françaises au groupe. Au niveau commercial, nous avons rassemblé nos forces pour proposer une gamme complète et être capable aujourd’hui de nous présenter comme un fournisseur unique qui peut tout faire du tréfilage jusqu’à l’extrusion. C’est ce que demandent aujourd’hui les clients », développe le P.-D.G. de Setic.

L’activité services en plein boom aussi

Portée par cette stratégie de fournisseur unique et l’explosion des besoins en matière de câbles de données, liée notamment au développement de la 5G, de l’automobile autonome, de la robotique, de l’industrie 4.0 ou encore des objets connectés, Setic affiche un carnet de commandes bien rempli pour l’année à venir. Idem pour Pourtier, qui avec le développement des énergies renouvelables (solaire, éolienne, hydraulique…), voit la demande des industriels croître en matière de câbles de puissance, de commande et spéciaux.

"Nous avons aussi de fortes perspectives de développement avec C2S, notre activité service commune à nos deux marques : Setic et Pourtier. Les industriels se concentrent de plus en plus sur leur cœur de métier pour offrir à leurs clients des câbles de plus en plus techniques et haut de gamme et externalisent de ce fait leur maintenance", argumente Thierry Collard. Et d’ajouter : "Cette stratégie axée autour des services doit nous amener à 110 M€ de chiffre d’affaires sur Sampsitemi dont 25 M€ grâce aux services.

Smart industrie et extension

Un objectif dont la réalisation passera sans doute par de nouveaux services et notamment l’intégration d’intelligence artificielle dans les machines produites par Setic et Pourtier. L’idée étant de permettre aux clients utilisateurs d’avoir accès à des outils modernes et connectés de suivi de production et de maintenance. « Cela va plus loin que la maintenance prédictive. Nous rendons déjà nos machines intelligentes et capables de diagnostiquer des dérives dans leur fonctionnement. Et très prochainement, nos développements rendront aussi possibles les commandes automatiques de composants défaillants via la machine elle-même », explique Sophie Rondepierre, responsable C2S.

Relais de croissance pour l’avenir, ce volet smart industrie renforce Setic dans ses perspectives d’évolution. À tel point que Thierry Collard envisage déjà de doubler la surface de production du site roannais. « Avec la croissance attendue sur Setic, Pourtier et C2S, c’est le projet que j’ai présenté aux actionnaires italiens. Notre atelier actuel a été conçu pour la gamme Setic alors que la gamme Pourtier est plus volumineuse. Une partie de cette gamme est aujourd’hui fabriquée en Chine ou chez un sous-traitant Polonais. L’idée est de rapatrier à terme cette production sur Roanne et de créer entre 15 et 20 emplois », expose Thierry Collard.

Un projet qui ne devrait toutefois pas voir le jour avant 2022. En attendant, Setic travaille en étroite collaboration avec Roannais Agglomération pour trouver des solutions intermédiaires pour pallier la croissance attendue de son activité.

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