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Pourquoi Auris retarde son entrée en Bourse
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Pourquoi Auris retarde son entrée en Bourse

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Après avoir annoncé une entrée en Bourse imminente en septembre dernier, la PME décide finalement de passer d'abord par du crowdfunding.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Avec son emphase habituelle, le banquier d'affaires Louis Thannberger annonçait en septembre dernier l'introduction, sous deux mois, de la PME Auris sur le Marché Libre de la Bourse de Paris. Les dirigeants et fondateurs de ce fabricant d'aimants pour la thérapie magnétique, Monique Vial et Claude Boursse, expliquaient alors vouloir lever un million d'euros en ouvrant seulement 2 à 5 % de leur capital. Objectifs : renforcer les forces commerciales en direction d'une nouvelle cible, les pharmacies, parapharmacies et professionnels de santé et développer l'export.

Levée de fonds en deux étapes

Huit mois plus tard, l'introduction sur le marché libre n'a pas encore été enregistrée. « Une introduction en Bourse, même sur le marché libre, est lourde. Chaque étape de ce parcours nous a fait découvrir de nouvelles facettes de ce processus fastidieux. Cette lourdeur juridique et administrative nous a permis de prendre le temps de la réflexion », explique Monique Vial reconnaissant que l'annonce du mois de septembre était probablement « prématurée ». « Cette cotation est un grand saut, un grand pas en avant. Nous avons appelé d'autres PME ayant vécu cette expérience sur le marché libre, notamment Franck Deville (macarons Franck Deville à Roche-la-Molière NDLR). Nous avons préféré temporiser ». Plus éclairés sur les difficultés et les objectifs réels, les deux dirigeants ne renoncent pas pour autant à leur projet. « La Bourse apporte la notoriété et la crédibilité, c'est indéniable, mais elle ne permet pas forcément à des entreprises de notre taille de lever beaucoup ». Pour se donner rapidement les moyens de leurs objectifs de croissance, Monique Vial et Claude Boursse ont donc élaboré avec le " pape " de l'introduction en Bourse, Louis Thannberger, une nouvelle stratégie, assez originale. Une stratégie sous forme de fusée à deux étages. D'abord, une opération de crowdfunding avec prise de participation lancée mi-mai sur la plateforme Happy Capital, pour un montant total souhaité de 350.000 euros. Puis immédiatement dans la foulée, « d'ici fin juin », espère Monique Vial, l'introduction sur le marché libre, avec une sortie possible des investisseurs de Happy Capital qui le souhaiteraient. Les deux opérations confondues, moins de 10 % du capital seront cédés. La cofondatrice confie : « Nous n'avions pas imaginé ce système au départ mais je crois que c'est une bonne solution. Grâce au crowdfunding, nous n'aurons pas besoin d'un million d'euros sur le Marché Libre. »

En se positionnant sur les cibles professionnelles qu'elle n'avait fait qu'effleurer jusqu'ici avec ses catalogues et ses boutiques destinées au grand public, Auris vise un chiffre d'affaires de 6,1 millions d'euros en 2019 pour un résultat net attendu de 600.000 euros (contre 200.000 euros cette année).

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