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Port du masque obligatoire : selon Astrée Software, « ce n’est pas à l’entreprise de payer la facture »
Témoignage Loire # Informatique

Port du masque obligatoire : selon Astrée Software, « ce n’est pas à l’entreprise de payer la facture »

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Le 1er septembre, l'obligation de port du masque en entreprise entre en vigueur. Près de Saint-Étienne, au sein de la PME Astrée Software, éditrice du logiciel MES (Manufacturing Execution System) Aquiweb dédié à l’industrie du futur, on se prépare déjà à la nouvelle contrainte. Une contrainte dont le cofondateur, Nicolas Stori, se serait bien passé de payer la facture !

— Photo : Astree Software

« Concernant l’obligation du port du masque au sein de l’entreprise, matériellement, nous sommes prêts. Psychologiquement, un peu moins. Nous accueillons ça avec une certaine fatalité, mais cela fait partie de l’effort nécessaire. En tout cas, c’est moins pénalisant de devoir porter un masque que de laisser passer le virus, au risque de renforcer in fine la crise sanitaire et économique », témoigne Nicolas Stori, cofondateur et dirigeant de la PME Astrée Software (3,5 M€ de CA ; 56 salariés), qui édite le logiciel MES (Manufacturing Execution System) Aquiweb à Saint-Jean-Bonnefonds, près de Saint-Etienne (Loire).

Vers un retour au télétravail ?

Pour Nicolas Stori, cette nouvelle contrainte est tout de même vécue comme une forme de retour en arrière. « Au sortir du confinement, on nous avait imposé la règle des 4 m² par collaborateur. Ce qui nous avait conduits à laisser des salariés en télétravail puisque nous n’étions en mesure d’accueillir que 44 personnes en open space contre 53 en tant normal. Heureusement, début juillet la contrainte des 4 m² est tombée et tous nos salariés ont pu revenir en présentiel. Aujourd’hui, nous sommes 56 collaborateurs dont deux ou trois ont déjà fait le choix de porter le masque au bureau. Là, on se dit qu’il va falloir tous s’y mettre et que cela ne va pas être facile à supporter pendant 8 heures ».

De là à imaginer un retour au télétravail ? « Nous n’en sommes pas encore là, à moins que les autorités nous l’imposent. Cela étant, depuis le 16 mars, le télétravail fait partie des questions que nous avons mises en chantier dans l’entreprise. Comme nous nous sommes rendu compte que cela fonctionnait plutôt bien, nous avons décidé de le développer. Nous avons sondé nos salariés et nous allons revenir vers eux avec des propositions dans les semaines qui viennent. Mais cette démarche n’est pas liée à l’obligation de port du masque même si nous ne savons pas comment les salariés vont le vivre. Dans un mois, les demandes de télétravail vont peut-être exploser car les gens en auront assez de porter le masque toute la journée au bureau ».

Un coût pour l’entreprise

Pour l’heure, le codirigeant d’Astrée Software doit déjà gérer la question du surcoût de la mesure pour l’entreprise. « Ce n’est pas normal que l’on demande à l’entreprise de payer la facture. L’État considère que c’est un équipement de protection individuelle mais cet équipement n’est pas lié à la dangerosité du travail. C’est un équipement de la personne dans le contexte particulier de la Covid que l’on doit utiliser aussi bien au bureau qu’au supermarché ou au cinéma », argumente le dirigeant.

Et de poursuivre : « Je considère que le masque est un objet très personnel, un peu comme un chapeau ou un bonnet. À ce titre, son achat devrait être pris en charge par les salariés mais nous avons rempli nos obligations. Nous avons fait un sondage auprès de nos salariés pour savoir s’ils préféraient des masques jetables ou en tissu réutilisables sachant que le nettoyage serait à leur charge. Ils ont choisi à plus de 95 % les masques en tissu. Nous avons donc approvisionné 300 masques à un peu plus de deux euros pour 60 personnes. Ce n’est pas un budget insurmontable mais ce n’est pas négligeable non plus. D’autant plus qu’il faudra repasser une commande car ces masques ont une durée de vie limitée à 50 lavages. Au final, on s’attend à des dépenses de l’ordre de 10 à 15 euros mensuels par salarié. Des dépenses qui vont venir s’ajouter aux plus de 3 000 euros déjà dépensés depuis le début de la crise en masques et en gel hydroalcoolique ».

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