Le site Point P de Villeurbanne accueille depuis quelques semaines une des onze déchetteries pilotes multiflux déployées au niveau national par le fournisseur de matériaux de bâtiment (53 enseignes et 726 salariés en AuRA) et Suez (3 700 dans la région), spécialiste de la gestion des déchets. Baptisée Batireprise, l’offre propose aux artisans du bâtiment de venir déposer leurs déchets de chantier au moment de leur approvisionnement en matériaux. Onze types de déchets ( inertes propres, bois A et B, cartons, plastiques, métaux ferreux et non ferreux, plâtre, fenêtres, emballages souillés, déchets non dangereux non triés, autres matériaux souillés) sont recueillis.
Depuis 2017, la loi sur la transition énergétique impose aux fournisseurs de proposer une solution de reprise aux professionnels. Le secteur du bâtiment produit 46 millions de tonnes de déchets dont 67 % sont valorisés. En 2020, la réglementation européenne impose que 70 % des déchets le soit.
Avec ce dispositif, les deux groupes vont plus loin que la règlementation en cours, qui en aménageant une solution de tri des déchets qui seront par la suite récupérés et valorisés par Suez. « Le tri à la source est une obligation, avance Nicolas Godet, directeur général adjoint de Saint-Gobain Distribution France qui gère l’enseigne Point P. Une obligation qui pousse les enseignes à vouloir être pédagogue auprès des artisans. « L’objectif est aussi d’inciter les artisans à trier les différents types de déchets directement sur leur chantier pour les apporter ensuite ici ». Les déchets triés en amont coûteront moins cher à l’artisan que ceux que ne seront pas triés.
Maillage du territoire
Avec une grille tarifaire variant localement, Batireprise s’adresse d’abord aux petits artisans traitant des flux relativement modestes. « On vise principalement les petits apports diffus d’un mètre cube en moyenne », explique le dirigeant, qui précise que le service n’est pas rentable en lui-même. « Les artisans qui viendront auront tendance à venir s’approvisionner chez nous ».
Les Point P de Brignoles, Chartres, Cuers, Gignac, Lorient, Mérignac, Reims, Salon de Provence, Sens, Valles et donc Villeurbanne testent le dispositif avant que les deux groupes n’étendent leur réseau de déchetteries à d’autres sites. Si Point P dispose de 851 points de ventes en France, tous ne sont pas concernés. « Les agences doivent disposer de suffisamment de place pour accueillir une zone dédiée à la reprise des déchets », convient Nicolas Godet, qui espère néanmoins mailler davantage le territoire.
