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Plan d’économies massif chez Efi Automotive
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Plan d’économies massif chez Efi Automotive

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L’équipementier automobile français Efi Automotive (ex Electrifil) est en perte de vitesse pour la deuxième année consécutive. Les dirigeants, actionnaires familiaux, déploient une « stratégie de résilience » pour préserver à tout prix l’entreprise et ses emplois.

Comment survivre à deux années successives de difficultés ? Après avoir réalisé 8 millions d’euros d’économie en 2019, le groupe projette d'en réaliser entre 10 et 20 millions cette année — Photo : ©Efi Automotive

Pour l’ETI familiale Efi Automotive, qui fournit les constructeurs et équipementiers automobiles en capteurs moteurs et transmission, 2019 avait été une année « pas très simple ». En 2019, le groupe fondé il y a 80 ans accusait une baisse d’activité de 8 %, avec un chiffre d’affaires passé de 255 M€ en 2018 à 235 M€ en 2019. Un recul dû à la baisse de performance de ses principaux clients, PSA, VW, Ford, fabricants de systèmes diesel en perte de vitesse et à une concurrence accrue imposant de baisser les prix. Conséquence immédiate, une réduction de 9 % de la masse salariale de l’entreprise, en Turquie, Chine et Amérique du Nord, les effectifs passant de 1 944 à 1 760 salariés.

2020 n’aura pas été une année plus clémente. L’ETI basée dans l’Ain affichera des performances en deçà de 2019, entre -20 et -25 %. « Avec une usine de 380 personnes à Wuhan, nous avons vécu le début de la pandémie en direct », rapporte Patrick Thollin. À 70 ans, l’homme, président du directoire depuis 1992, a passé le relais début juillet à sa fille Béatrice Thollin-Schimdt. Il est désormais en retrait opérationnel comme président du conseil de surveillance. La vision reste la même : pour le père comme pour sa fille, réduire les pertes est un impératif. « On a fait 8 millions d’euros d’économie en 2019, nous projetons entre 10 et 20 millions en 2020 » avance-t-il.

10 à 20 M€ d’économies programmées en 2020

Une somme « énorme », sans fermeture de sites, qui pourrait être atteinte « dans toutes les poches d’économies possibles », en actionnant le chômage partiel, en optimisant la performance industrielle, les achats. « Mais sans un retour de l’activité industrielle, ça va être compliqué de résister dans la durée ». « Cette année nous aurons des pertes d’exploitation, annonce Patrick Thollin, on a absolument besoin d’un redémarrage de l’activité pour amortir nos frais ». Pour ce faire, l’industriel a développé des capteurs et fonctions destinées aux véhicules électriques. Mais, pour l’instant, cette nouvelle activité est faible, de l’ordre de quelques pourcents, qui ne compensent pas les baisses d’activité. Et le prêt garanti par l’État, de 20 millions d’euros, n’est « qu’un emprunt de précaution ».

Patrick Thollin président du conseil de surveillance d'Efi Automotive — Photo : ©Efi Automotive

L’action de résilience, qui redonne du baume au cœur, c’est le projet « Greenshift » retenu par l’État dans le Comité d’orientation pour la recherche automobile et la mobilité. Au total, 150 millions d’euros débloqués en 2020 pour financer 23 projets. Pour Efi Automotive, c’est un encouragement à développer de nouvelles lignes de produits actionneurs pour les transmissions électrifiées. Avec des perspectives de plusieurs millions d’euros de futures ventes dans quelques années.
D'ici là, avec 30 % de subventions, Efi Automotive devra financer les 70 % d’investissements nécessaires. Soit plusieurs millions d'euros.
Peu importe. Pour Patrick Thollin, ce projet est « porteur d’emploi » et la reconversion de l’activité dans le thermique l’encourage « à aller dans cette direction ».

Le groupe s’inscrit ainsi dans sa longue tradition de diversification, Dernière impulsion en date, lancée il y a cinq ans : la création de son incubateur industriel Axandus dirigé par Jean-Baptiste Yvon. Il a ainsi développé l’éclairage intérieur avec la fibre optique Efi Lighting.

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