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Pieric Brenier accélère le développement de C'Pro grâce à ses talents de pilote d'avion
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Pieric Brenier accélère le développement de C'Pro grâce à ses talents de pilote d'avion

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Le groupe valentinois C’Pro, spécialiste du traitement de l’information et de la transformation numérique des entreprises, vient de finaliser le rachat de son concurrent lyonnais Koden. Pieric Brenier, son dirigeant au parcours hors-normes, multiplie les acquisitions, profitant d’un secteur encore très atomisé.

Pieric Brenier, dirigeant de C'Pro est en passe de racheter Koden d'ici le printemps. C'Pro comptera alors près de 2 500 salariés — Photo : C'Pro

Avril 1991. C’Pro, petite entreprise de vente de photocopieurs, voit le jour à Valence, avec quatre collaborateurs. Février 2020, un mois avant le confinement, le groupe C’Pro (328 M€ de CA consolidé en 2019 ; 1 800 salariés) annonce être entré en négociation exclusive en vue de l’acquisition du groupe Koden basé à Brignais (170 M€ de CA en 2019). Après l’approbation des autorités de la concurrence et un petit décalage de date « pour avoir plus de visibilité », l’opération est finalement conclue lors du closing, le 18 juin 2020. Le nouveau groupe compte près de 2500 collaborateurs. Derrière cette croissance, un dirigeant : Pieric Brenier, président du groupe C’Pro. « Nous avons été touchés par la crise du Covid-19, mais l’entreprise et les emplois ne sont pas en péril. Certaines de nos activités ont été plus impactées, comme les métiers de l’impression », rapporte le dirigeant. Par contre, les services d’informatique et télécoms ont été sollicités pendant le confinement, « pour mettre en place le télétravail ». Pieric Brenier demeure confiant : « notre métier, c’est d’accompagner les entreprises françaises sur la digitalisation. Un besoin toujours présent, voire encore plus aujourd’hui ».

Acquisitions locales

C’est ainsi qu’en 1991, à 28 ans, cet ancien champion du monde de jet ski (1997) achète l’agence valentinoise d’un distributeur Toshiba et créé C’Pro. Dès 1994, il enchaîne les acquisitions dans le domaine très atomisé de l’impression, avant d’élargir les compétences du groupe avec des sociétés dans l’informatique et les télécoms. Son objectif : accompagner la transformation numérique des PME et des ETI. En 2015, ce pilote professionnel, à la tête d’une société d’aviation à Valence sort de Rhône-Alpes, avec une implantation progressive à Angers puis dans l’Ouest. « Mon titre de pilote d’avion professionnel a fortement accéléré l’entreprise, me permettant de me rapprocher de toutes mes sociétés en France ». À ce jour, Pieric Brenier a réalisé plus d’une centaine d’acquisitions. « Cette diversification est venue petit à petit, naturellement. Je n’imaginais pas devenir le patron d’une telle entreprise ! », glisse ce touche-à-tout. Évidemment, entre ses débuts et aujourd’hui, il n’est plus le même dirigeant : « Je ne savais pas faire un tableau de financement ! J’ai notamment beaucoup appris grâce aux formations de l’APM (Association Progrès du Management) dont je suis membre depuis 20 ans. En ce qui concerne les compétences humaines, j’apprends chaque jour depuis 29 ans ». Quid des potentielles difficultés de cette vie de chef d’une entreprise qui ne cesse de grandir ? « Parfois, il y a la solitude du dirigeant. Et le travail de l’entrepreneur, c’est matin, midi et soir. Mon microprocesseur tourne 24 heures/ 24 ! ».

Bien-être au travail

Avoir créé une « entreprise où il fait bon travailler » est l’une de ses satisfactions. Aujourd’hui, C’Pro Auvergne-Rhône-Alpes bénéficie du label Best Workplaces, décerné par l’Institut Great Place To Work. « Depuis le premier jour, je suis attentif au bien-être de mes collaborateurs », souligne le dynamique quinquagénaire. En pratique ? « On demande leur avis aux salariés. En fonction des réponses, on met en place des plans d’actions. Nous mettons beaucoup d’énergie dans l’écoute ». Ancien adepte de l’entreprise libérée, dont il est un peu revenu car « l’entreprise a besoin de managers-coachs », l’homme accorde de l’importance à la vision partagée au point de consacrer environ 1 000 euros par salarié et par an à des événements festifs. « Je vois les gens heureux de porter le maillot, de vivre cette aventure. Observer cette fierté d’appartenance… C’est la joie d’un entraîneur de foot qui a gagné un match ! ». Le 27 juin, les 2000 salariés devaient se réunir à Marrakech pour lancer le futur plan stratégique et connaître le nouveau nom du groupe. Ce n’est que partie remise : ce grand rendez-vous aura lieu en juin 2021. « Je crois au partage du sens », assène l’homme qui promet déjà « le début d’une nouvelle histoire ».

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