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Payapate veut séduire les bars et restaurants avec ses pailles en pâte
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Payapate veut séduire les bars et restaurants avec ses pailles en pâte

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La jeune société lyonnaise Payapate surfe sur l’interdiction de commercialisation des pailles en plastique auprès des bars et restaurants en proposant une alternative biodégradable : des pailles en pâte. Après 400 000 unités commercialisées en trois mois, Payapate compte en écouler 5 millions en 2021.

— Photo : DR

Les pailles en plastique vivent leurs dernières heures aux comptoirs des bars. Interdites à la vente depuis le début de l’année, elles seront définitivement interdites d’utilisation au 1er janvier 2021, le temps pour les professionnels des cafés, hôtels et restaurants (CHR) d’écouler leurs stocks. En attendant la date butoir, les alternatives existent et s’orientent majoritairement vers l’écoresponsabilité. Désormais, la CHR a le choix entre plusieurs types de pailles, réutilisables ou non. « Il en existe un peu plus d’une dizaine de types différentes », présente Mathieu Laurencon, cofondateur et président de la jeune société lyonnaise Payapate. En inox, en roseau ou en bambou pour les lavables, les pailles jetables peuvent aussi être en carton, en amidon de maïs ou en plastique compostable, bien qu’elles soient encore constituées de 30 % de plastique.

Une recette endurcie

Pour apporter une réponse aux professionnels, Mathieu Laurencon et Romain Clerc ont lancé, en 2019, Payapate, une start-up qui commercialise des pailles fabriquées à base de blé dur et d’eau. Une paille en pâte, 100 % biodégradable et comestible, fabriquée par un industriel pastier italien.

« Avec ce type de paille, on n’a pas les désagréments que l’on peut avoir avec des pailles en carton qui se désagrègent dans la boisson », avance Mathieu Laurencon. La recette a été quelque peu modifiée en augmentant la part de blé par rapport aux pâtes classiques. « Notre paille tient deux heures dans une boisson avant de se ramollir », précise-t-il.

Commercialisé de 2 à 4,5 centimes d’euros l’unité, le produit est « un peu plus coûteux » que d'autres produits, admet le dirigeant, qui croît, malgré tout, au succès : « l’inox et le bambou ne sont pas vraiment adaptés à la CHR puisqu’il faut les laver et, avec le Covid-19, les clients sont plus exigeants sur les normes sanitaires ».

5 millions d’unités en 2021

Alors qu’il pensait commercialiser 5 millions d’unités cette année, la crise du Covid-19 l’a obligé à revoir ses objectifs. « On souhaite en écouler 1 million. Depuis juin, plus de 400 000 pailles ont été vendues », note-t-il.

Dans son portefeuille client, Mathieu Laurencon compte aussi bien le petit bistrot de village que la chaîne de restaurants, les hôtels Relais & Châteaux et même le restaurant étoilé Georges Blanc. « Notre prix et l’originalité de notre produit nous permettent de toucher à la fois les petits bars qui cherchent juste une solution de remplacement et les établissements plus prestigieux qui souhaitent surprendre leurs clients avec quelque chose d’innovant et d’original », souligne-t-il.

Face au géant des pâtes, Panzani, qui a lancé sa Panza Paille, et au leader des pailles alternatives, LesPailles.com, Payapate compte se démarquer en démarchant directement les acteurs de la CHR, contrairement à ses concurrents qui passent par des revendeurs types Metro ou Promocash.

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