Le suspense aura duré jusqu'au bout... ou presque. Après plusieurs semaines de campagne entre le Stéphanois Eric le Jaouen (dirigeant du cabinet de recrutement Ginkgo) et Patrick Martin, patron de Martin Belaysoud Expansion, pour la succession de Bernard Gaud à la tête du Medef Auvergne Rhône-Alpes, c'est finalement Patrick Martin qui emporte le match, à l'unanimité et sans abstention.
L'élection s'est jouée en réalité quelques heures avant que les bulletins ne tombent dans les urnes, puisque le Ligérien a retiré sa candidature au profit du dirigeant industriel Patrick Martin. "Eric le Jaouen conserve une responsabilité importante dans les instances nationales, a indiqué Patrick Martin lors d'une conférence de presse. Et il sera président du comité des mandats locaux au niveau national, pour recruter et coordonner le travail de nos 300 mandataires. Il a retiré sa candidature pour conserver ce titre. Il prendra aussi en charge le développement d'un pôle Services qui viendra compléter les pôles métallurgie et industrie" a poursuivi le nouveau président.
Geoffroy Roux de Bézieux, vice-président du Medef national (qui avait lui même retiré sa candidature au profit de Pierre Gattaz, NDLR) et proche d'Eric Le Jaouen a précisé que l'ex-candidat de la Loire devient vice-président national en charge de la fusion des Medef régionaux, "un poste stratégique dans le cadre de la fusion des régions". Interrogé sur le motif du retrait de sa candidature, le principal intéressé a indiqué qu'il avait "une mémoire de poisson rouge".
Bernard Gaud, réagissant à une question portant sur la place de la démocratie dans une élection comme celle-ci a commenté : "Je considère que c'est mieux d'avoir un peu de démocratie que pas du tout". "Eric et moi n'avions pas de différence fondamentale sur le fond a observé Patrick Martin, tandis que beaucoup de nos soutiens respectifs nous encourageaient à trouver un accord, cela aurait été idiot d'aller jusqu'à l'élection" a tranché l'industriel.
Selon nos informations, Eric le Jaouen, conscient que le syndicat n'était sans doute pas encore prêt à avoir un président non issu des sphères économiques lyonnaises, a choisi de se retirer. Laissant ainsi la voie libre à son concurrent. Patrick Martin avait déjà occupé cette fonction entre 2006 et 2011. L'homme à la tête d'une entreprise de 2.700 personnes et 670 M€, Martin Belaysoud Expansion, veut durant son mandat, tirer profit des fenêtres de tirs conjoncturelles et structurelles qu'il voit se dessiner (renforcement d'une gauche réformiste, déclin d'organisations telles que la CGT...), renforcer les relations avec le Conseil régional en avançant de concert avec Laurent Wauquiez et enfin trouver des synergies avec la Région et Lyon Place Financière pour monter en puissance sur financement des jeunes pousses.
