« Depuis 2008 et la crise financière, nous affichons une croissance annuelle moyenne de 5 à 10 %. Certaines années, nous avons même atteint les 15 à 20 % », se félicite Florian Carron, gérant d’Olympique Cycles (9 salariés, 2,8 M€ de CA en 2018). Quand bon nombre d’industriels ont vu leur activité s’effondrer, le fabricant de cycles de Saint-Romain-le-Puy (Loire) a, lui, été porté par son activité de distribution de pièces détachées.
« Les petits grossistes et assembleurs n’étaient plus suivis par les banques. Ils ne pouvaient plus importer de containers pour avoir du stock. Ils se sont donc tournés vers nous. Via l’intermédiaire de notre partenaire Messingschlager, qui dispose d’un entrepôt sous douane en Allemagne, nous leur avons permis de gérer leurs besoins de manière cadencée sur l’année en leur évitant d’avoir des frais de stockage, de gérer les douanes et de faire une avance de trésorerie », explique Florian Carron.
Des produits dérivés aux vélos "Tour de France"
À partir de 2010, Olympique Cycles a aussi vu son chiffre d’affaires grimper grâce au Tour de France. « Messingschlager s’est vu proposer par ASO, l’organisateur de la Grande Boucle, de créer des produits dérivés sous licence. Comme nous étions leur distributeur pour la France, nous avons commencé à distribuer sous licence des accessoires de cycles (compteurs, bidons, casques etc) », relate Guy Carron, qui a transmis la direction de l’entreprise à son fils en 2015.
Pour assurer la promotion de ces produits, le fondateur d’Olympique Cycles demande à ASO de lui ouvrir les portes du Tour de France en installant son stand dans les villes étapes. « Cela nous a permis d’avoir des retombées en termes de notoriété et d’être reconnu par ASO pour notre savoir-faire et notre sérieux. Et, du coup, de passer des produits dérivés à la fabrication de vélos siglés Tour de France », expose Florian Carron.
Très vite, les commandes de vélos de la part d’ASO et des partenaires de la caravane du Tour, comme Century 21 ou Vittel, pour leurs opérations promotionnelles, s’envolent. « Même Eurosport nous en a commandés pour faciliter le déplacement de leurs équipes dans le Village. Chaque année, le Tour de France, c’est en moyenne 800 vélos. Cette année, nous allons atteindre les 1 300. Cela représente pour nous plus d’un mois et demi de travail », se réjouit Florian Carron.
Un agrandissement en vue
Pour entrer sur le Tour de France, Olympique Cycles a fait monter en gamme son process de fabrication et son organisation. « C’est ce qui nous a permis d’aller chercher d’autres marchés, comme la fabrication de roues, notamment motorisées, qui représente un vecteur de développement majeur dans l’avenir avec la montée en puissance du vélo à assistance électrique », explique Florian Carron, qui ambitionne de « tripler voir quadrupler » le nombre de roues produites chaque année.
Pour ce faire, Olympique Cycles va devoir pousser ses murs. Trop à l’étroit dans son atelier de 1 700 m², l'entreprise familiale projette de réaliser sous deux ans une extension de 2 000 m². Un projet à 1 M€ qui devrait lui permettre de poursuivre sereinement son ascension.