Nouvel élan mondial pour l’équipementier Akwel
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Nouvel élan mondial pour l’équipementier Akwel

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L'équipementier-systémier automobile Akwel (ex-MGI Coutier), basé à Champfromier, dans l'Ain, renforce sa présence internationale. Il vise un chiffre d'affaires de 1,2 milliard d'euros en 2020.

Akwel, présidé par Matthieu Coutier, renforce son réseau de production et prépare l’ouverture de deux nouvelles usines — Photo : Akwel

Exit MGI Coutier. L’équipementier automobile créé en 1972 par les trois frères Coutier – et jusqu’alors connu sous l’acronyme MGI (pour Moulage Général Industriel) – a récemment fait peau neuve. Pour devenir Akwel. Un nom inspiré de « Akwelyi » en savoyard, signifiant « aller de l’avant », précise la direction de ce mastodonte qui a généré en 2017 un chiffre d’affaires de 1,024 milliard d’euros (pour un Ebitda de 115,4 millions d’euros). Et compte 10 900 salariés, dont 600 l’Ain.

« Ce changement de nom peut paraître anodin mais c’est une étape très importante dans l’histoire du groupe », appuie son PDG, Matthieu Coutier, fils d’un des trois fondateurs. Une étape clé, point de départ d’une « transformation profonde ».

Acteur de rang mondial

Cette nouvelle identité doit accompagner la stratégie de renforcement à l’international de l’équipementier, sous-traitant pour une douzaine de constructeurs mondiaux (dont PSA, Ford, Renault-Nissan et GM). Et spécialisé dans deux domaines d’expertise : le management des fluides (liquide de refroidissement, systèmes de régulation, filtres à particules…) et les mécanismes (capots, pédaliers, serrures, poignées, etc.).

« Nous avons un objectif de croissance de 4 à 6 % d’ici à deux ans, soit un CA en 2020 à 1,2 milliard d’euros »

Akwel – qui génère près de 65 % de son CA hors de France – veut s’affirmer comme un challenger crédible de rang mondial. « Nous avons pour cela entamé une réorganisation par secteurs géographiques », explique le PDG de ce groupe présent aujourd’hui dans 22 pays (dont l’Iran sous la forme d’une joint-venture mais aussi la Russie ou encore la Chine – voir ci-contre).

Ce nouveau « masterplan » stratégique s’est accompagné d’un effort en R&D : Akwel a ainsi déposé plus de 200 brevets en 5 ans et consacre en moyenne 5,7 % de son CA à la recherche. Le groupe – dont le capital est détenu à 69,7 % par la famille Coutier – s’est également emparé sur la même période de plusieurs PMI innovantes. D’abord l’Américain Avon Automotive et le Français Deplanche en 2011 puis le Suédois Autotube AB trois ans plus tard. « Toutes ces opérations permettent d’anticiper les évolutions du marché de l’automobile, en plein bouleversement avec l’arrivée des véhicules autonomes », précise la direction.

1,2 milliard de CA en 2020

Enfin, Akwel renforce son réseau de production et prépare l’ouverture de deux nouvelles usines. À Rayong en Thaïlande dès cette année (200 postes sur place) puis à Vidin en Bulgarie en 2020 (300 embauches à la clé). L’équipementier régional entend ainsi profiter d’un contexte particulièrement favorable, avec une reprise en volume sur des marchés émergents (en Inde notamment) et sur la bonne dynamique du marché nord-américain (22 % du CA du groupe). « Tous les feux sont au vert », confirme Matthieu Coutier. « Nous avons un objectif de croissance de 4 à 6 % d’ici à deux ans ».

Soit un CA généré en 2020 à 1,2 milliard d’euros à périmètre constant. En France, l’activité du groupe reste portée par ses liens avec PSA, en particulier par un contrat annuel de 180 millions d’euros portant sur la livraison de réservoirs SCR (système antipollution pour les moteurs diesel).

La Chine en ligne de mire

Premier marché automobile mondial, avec plus de 28 millions d’unités vendues chaque année, la Chine aiguise les appétits d’Akwel. Propriétaire de trois usines en propre sur place, le groupe – qui ne génère que 6 % de son CA en Asie – réfléchit à y renforcer son empreinte. « Cela pourrait éventuellement passer par une opération de croissance externe », souffle Matthieu Coutier.

Parmi ses clients, Akwel compte déjà le chinois Geely (propriétaire de Volvo), lequel pèse pour 2,4 % de son CA. Bien mais insuffisant. « Nous devons consolider nos positions sur ce marché », confirme la direction. Notamment sur le segment des véhicules à énergies nouvelles, sur lequel la Chine cherche à se démarquer. Pékin ambitionne en effet de remplacer 40 % du parc existant par des véhicules propres dans moins de 15 ans. Et devrait pour cela imposer des quotas progressifs dès 2019. Cette année-là, 8 % des voitures vendues sur ce juteux marché devront alors répondre aux normes hybrides ou électriques.

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