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"Nous avons un plan d'expansion assez agressif en Colombie"
Interview Loire # Distribution

Gaël Estublier directeur international du groupe Kidiliz "Nous avons un plan d'expansion assez agressif en Colombie"

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Le géant de la mode enfantine Kidiliz (3 Pommes, Catimini, Chipie, Z...), dont le siège administratif est implanté à Saint-Chamond (Loire), a signé récemment un accord qui va lui permettre d'accélérer son développement en Chine. En parallèle, Kidiliz devrait lancer prochainement un ambitieux plan de développement en Colombie avec "beaucoup d'ouvertures de boutiques" en perspective, selon le directeur international du groupe Gaël Estublier.

Gaël Estublier, directeur international du groupe Kidiliz, mise sur une stratégique de développement agressive en Chine mais aussi en Colombie — Photo : Kidiliz

Le Journal des Entreprises : Vous avez signé récemment un accord avec la plateforme d'e-commerce chinoise NetEase-Kaola. Quels sont les tenants et aboutissants de ce partenariat ?

Gaël Estublier : Il s'agit en fait d'un projet à multiples tiroirs. Nous venons effectivement de signer un accord avec NetEase-Kaola qui va assurer la distribution sur le web de six de nos quinze marques : Z, Lili Gaufrette, Absorba, Jean Bourget, Catimini et 3 Pommes. Pour plus de détails, ces six marques seront distribuées via un intermédiaire, China Ting Group, notre partenaire qui est aussi l'opérateur retail en Chine de la marque Z. Nous allons nous appuyer sur ce groupe qui développe nos boutiques en propre pour déployer une centaine de boutiques Z en Chine sous cinq ans. China Ting Group en a déjà ouvert 4 sur la fin de l'année 2017. Parallèlement à ces ouvertures de boutiques physiques, nous allons progressivement monter en puissance sur l'e-commerce avec Kaola. Pour l'instant, six marques sont concernées par cet accord de partenariat mais d'ici l'été, et encore plus d'ici l'hiver prochain, nous allons développer notre portefeuille de marques.

Quels sont les objectifs que vous vous êtes fixés sur le marché chinois en termes de chiffre d'affaires ? Aujourd'hui, Kidiliz c'est 430 M€ de CA. Demain ce sera combien avec votre développement en Chine ?

G. E. : Nous avons des accords de confidentialité avec nos partenaires et je ne peux donc vous donner aucun chiffre. Ce que je peux vous dire, c'est que pour nous la Chine est un marché absolument prioritaire. Cela fait 15 ans que nous y sommes présents avec nos marques Kenzo et Catimini. Là, nous allons accélérer de manière importante car nous croyons beaucoup au développement du e-commerce et aussi du retail. La consommation chinoise est en pleine accélération et la fin de la politique de l'enfant unique renforce le phénomène. Vous avez près de 20 millions d'enfants qui naissent chaque année en Chine. Il fallait donc que nous positionnions nos marques de façon agressive.

La Chine est votre marché prioritaire ?

G. E. : Il n'y a pas que la Chine. La Corée est aussi un marché intéressant mais la Chine est une porte d'entrée sur toute l'Asie. Par ailleurs, nous réalisons 50% de notre chiffre d'affaires à l'export, et donc 50% en France, un marché que l'on peut encore développer. Nous avons également des perspectives de renforcement au Moyen-Orient avec l'ouverture d'une filiale à Dubaï. Nous avions un bureau sur place depuis 4 ans. L'objectif va être de transformer ce bureau en filiale. Avoir une entité juridique va nous permettre d'améliorer notre accompagnement en termes de marketing, de proximité et d'exécution retail avec les partenaires qui nous font déjà confiance. Nous allons être plus proche de nos clients et nous allons améliorer ainsi notre suivi terrain.

La Chine et le Moyen-Orient donc ?

G. E. : Oui car malgré beaucoup de tensions dans des pays comme l'Iran, l'Arabie Saoudite ou encore le Yemen, le Moyen-Orient est une zone géographique indispensable pour notre expansion. Nous nous devons d'y avoir une présence forte.

Et l'Amérique Latine et l'Afrique qui représentent aussi des marchés en plein développement ?

G. E. : L'Afrique se développe énormément, mais c'est assez compliqué. Il y a une volatilité majeure des monnaies avec des dévaluations assez répétitives qui posent des difficultés quand vous voulez rapatrier le cash. La partie Afrique du Nord, quant à elle, est déjà bien "retailisée" mais il est difficile d'obtenir des masses critiques fortes comme on peut, en revanche, avoir en Amérique Latine. La Colombie par exemple, c'est 45 millions d'habitants ! Nous sommes entrés là-bas il y a deux ans avec la marque Z. Nous disposons désormais de 7 boutiques sur place et nous avons un plan d'expansion assez agressif sur la zone avec beaucoup d'ouvertures de boutiques. Je ne peux pas vous donner de chiffre, mais nous avons une perspective régionale pour la marque Z en Amérique latine et centrale.

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