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Le brasseur Ninkasi prêt pour un déploiement en France
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Le brasseur Ninkasi prêt pour un déploiement en France

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Le brasseur lyonnais Ninkasi, fondé par Christophe Fargier, déploie son concept de brasseries autour du trio bière artisanale, burger, musique au niveau national. Il prévoit aussi d'augmenter ses capacités de production à Tarare.

Christophe Fargier, fondateur et patron de la brasserie lyonnaise Ninkasi, ambitionne de tripler ses capacités de production de bière en investissant dans un nouveau lieu de production. Il compte pour cela lever jusqu'à 10 millions d'euros — Photo : DR

Christophe Fargier déroule son plan sans pression. Fondateur de la brasserie lyonnaise Ninkasi (CA 2019 : 28,6 M€ / 300 salariés), le Stéphanois d’origine multiplie les projets. Après avoir réussi l’ouverture de trois nouvelles franchises en 2019 dont une à Saint-Etienne, Christophe Fargier franchit les frontières régionales et vise désormais l’ouverture de ses « lieux de brassages » au niveau national. « Nous allons ouvrir à Dijon en août 2020 et nous souhaitons nous développer dans le quart Sud-Est et la région parisienne dès 2021 », explique le dirigeant à la tête de neuf établissements en propre sur les 19 ouverts (les dix autres étant en franchise).

Cinq à six ouvertures par an

Alors que l’année 2020 sera marquée par l’ouverture de trois nouveaux établissements à Villefranche-sur-Saône (Rhône) et Aubière (Puy-de-Dôme) fin janvier, suivis de Dijon en août et du Parc OL en novembre, l’enseigne passe à la vitesse supérieure. « Jusqu’à aujourd’hui, nous étions sur une tendance de quatre ouvertures par an, on souhaite tendre à cinq ou six ». Les nombreuses sollicitations vont désormais être étudiées alors que « 60 % des demandes de franchisés potentiels se situent en dehors de la région Auvergne Rhône-Alpes », note-t-il. Un poste est en cours de création pour accompagner ce développement en franchise.

Une stratégie pour faire face aux industriels

Une stratégie qui vise à affirmer et déployer l’identité artisanale de la bière Ninkasi. « Nous souhaitons prendre davantage de place sur le marché du craft beer (bières artisanales, NDLR) pour ne pas le laisser aux brasseurs industriels étrangers. Le marché de la bière est en pleine explosion mais les brasseurs artisanaux font face à des industriels surpuissants. Si nous ne saisissons pas l’opportunité de nous développer à l’échelle nationale aujourd’hui, cela revient à leur laisser la place », affirme le patron, qui s'étonne d'ailleurs des critiques émanant de brasseurs artisanaux à son encontre : « on devrait plutôt être solidaires entre nous et s’attaquer ensemble contre les gros industriels qui rachètent à tout va ». Ninkasi aussi a été courtisé par des industriels. « Hors de question de perdre notre indépendance » claque le dirigeant.

Le déploiement national de l'enseigne traduit aussi le succès des contrats conclus avec la grande distribution. À l’automne 2019, Ninkasi a signé avec Monoprix, filiale du groupe Casino, pour proposer ses bières dans 80 % de ses magasins en France. Un autre partenariat avec Carrefour va permettre au brasseur lyonnais de toucher le quart Sud-Est via les enseignes du distributeur. « Il y a une synergie forte entre le déploiement de nos brasseries en cœur de ville et la distribution », note Christophe Fargier.

Une production de bière amenée à tripler

Mais le développement en franchise suppose aussi une adaptation des capacités de production de la brasserie alors que la fabrique de Tarare (Rhône) dispose aujourd’hui d’une capacité de 25 000 hectolitres de bières. Pour répondre à l’augmentation mécanique de son stock, Christophe Fargier envisage d’investir dans une nouvelle usine au nord de Tarare à horizon 2023-2024, amenée à remplacer l’unité actuelle. Un terrain de 30 000 m² qui devrait accueillir une dizaine de chais. « Au total, on vise une capacité de 100 000 hectolitres dont 75 000 hectolitres dédiés à la bière, le reste sera dédié au whisky », explique-t-il. En attendant, Ninkasi prendra possession d'une surface attenante à son usine actuelle de 800 m² pour lui permettre de faire grimper sa production à 45 000 hectolitres.

Pour mener à bien ce projet, Ninkasi (détenu à 68 % par Christophe Fargier, 20 % par le fonds Maelo et 12 % par les cadres de l’entreprise) prévoit d’ici à deux ans de procéder à un nouveau tour de table. Objectif fixé : 7 à 10 millions d’euros de liquidités.

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