Rhône

Transport

Navya opère un virage à 180 degrés

Par Audrey Henrion, le 29 juillet 2019

Le constructeur de véhicules autonomes lyonnais Navya, dont le chiffre d'affaires dégringole, change de stratégie. Il va progressivement arrêter la construction des véhicules pour proposer sa technologie à des industriels tiers.

Robot-taxi Autonom Cab de l'entreprise lyonnaise Navya
Le lyonnais Navya annonce l’arrêt de la production de véhicules autonomes (ici, le robot-taxi Autonom Cab) et son recentrage vers la vente de technologies de conduite autonome. — Photo : Michaël Gounon

Le lyonnais Navya (19 M€ de CA en 2018, 290 collaborateurs) rétrograde. Étienne Hermite, le successeur, depuis décembre, du fondateur Christophe Sapet, annonce l’arrêt de la production de véhicules autonomes. L’« implémentation à grande échelle s’avère plus longue qu’anticipé (…), le marché demeure en phase d’expérimentation, la réglementation n’est pas encore établie… [En conséquence] nous apportons désormais notre technologie (logiciels et capteurs) aux industriels tiers souhaitant rendre leurs véhicules autonomes », a-t-il fait savoir lors d’une conférence de presse fin juillet.

Baisse d'un tiers du chiffre d'affaires

Au 1er trimestre 2019, l'entreprise annonce un chiffre d'affaire à 6,1 M€, qui perd 32 % par rapport à celui de 2018 (8,9 M€). Ainsi, "dans un marché en cours de développement, Navya a décidé de ne pas maintenir ses objectifs financiers communiqués au marché au moment de son introduction en Bourse" il y a un an, indique le rapport financier. Des objectifs fixés à l'époque à 180 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2020 et 480 millions en 2021.

Cette annonce est intervenue après que le quartier de La Défense, à Paris, a annoncé mi-juillet l’arrêt de l’expérimentation des navettes. En revanche, le groupe coté (290 salariés) a signé la première tranche du financement de 15 M€ avec la Banque Européenne d’Investissement, ainsi qu’un protocole d’accord avec ESMO Corporation pour 20 M€ d’obligations convertibles. Avec ce partenaire, il vise le marché asiatique et s’est aussi rapproché de SK Telecom pour développer une technologie de conduite autonome à partir d’un réseau 5G.

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