
Le lyonnais Navya (19 M€ de CA en 2018, 290 collaborateurs) rétrograde. Étienne Hermite, le successeur, depuis décembre, du fondateur Christophe Sapet, annonce l’arrêt de la production de véhicules autonomes. L’« implémentation à grande échelle s’avère plus longue qu’anticipé (…), le marché demeure en phase d’expérimentation, la réglementation n’est pas encore établie… [En conséquence] nous apportons désormais notre technologie (logiciels et capteurs) aux industriels tiers souhaitant rendre leurs véhicules autonomes », a-t-il fait savoir lors d’une conférence de presse fin juillet.
Baisse d'un tiers du chiffre d'affaires
Au 1er trimestre 2019, l'entreprise annonce un chiffre d'affaire à 6,1 M€, qui perd 32 % par rapport à celui de 2018 (8,9 M€). Ainsi, "dans un marché en cours de développement, Navya a décidé de ne pas maintenir ses objectifs financiers communiqués au marché au moment de son introduction en Bourse" il y a un an, indique le rapport financier. Des objectifs fixés à l'époque à 180 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2020 et 480 millions en 2021.
Cette annonce est intervenue après que le quartier de La Défense, à Paris, a annoncé mi-juillet l’arrêt de l’expérimentation des navettes. En revanche, le groupe coté (290 salariés) a signé la première tranche du financement de 15 M€ avec la Banque Européenne d’Investissement, ainsi qu’un protocole d’accord avec ESMO Corporation pour 20 M€ d’obligations convertibles. Avec ce partenaire, il vise le marché asiatique et s’est aussi rapproché de SK Telecom pour développer une technologie de conduite autonome à partir d’un réseau 5G.