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Michel Vieira (Groupe MDA) : « En choisissant la sauvegarde, je n’endette pas mon entreprise »
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Michel Vieira (Groupe MDA) : « En choisissant la sauvegarde, je n’endette pas mon entreprise »

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Son groupe placé en procédure de sauvegarde, Michel Vieira, dirigeant du distributeur d'électroménager discount MDA basé dans le Rhône, met tout en œuvre pour rattraper le retard pris après deux mois de fermeture administrative. Pétition, courrier au gouvernement... L'enjeu pour lui est aujourd'hui d'économiser tout ce qui peut l'être en prévision d'une future acquisition.

« Cette procédure de sauvegarde nous a permis de sauver l’essentiel », estime Michel Vieira, président du groupe de distribution d'électroménager hard discount MDA — Photo : MDA

Il revendique un acte « de gestion ». Michel Vieira, dirigeant autodidacte du groupe de distribution d'électroménager discount MDA basé à Lozanne, dans le Rhône, a placé début avril huit principales filiales de son groupe en procédure de sauvegarde : les magasins d’électroménager MDA, les magasins Pulsat, Phox pour les images, la centrale d’achat GPdis, le site web Villatech et la place de marché VPCboost.

Le groupe MDA, dont Michel Vieira est l'actionnaire majoritaire, pèse 600 millions d’euros de chiffre d'affaires, 1 200 salariés directs et 5 000 indirects. Aucun autre dirigeant d’envergure n’a fait ce choix en France. « Ma décision, je l’ai prise comme un navigateur qui s’élance sur la Route du Rhum : on a tous le même objectif, sauver son entreprise, mais on ne suit pas tous la même trajectoire. En choisissant la sauvegarde et en refusant le prêt garanti par l'Etat, je n’ai pas endetté mon entreprise, tout le monde est aux abris pour au moins six mois, mes créances bancaires sont gelées, mais j’ai été réglo avec mes fournisseurs qui sont payés » déclare-t-il.

Rupture d’égalité de traitement

Michel Vieira n’entend cependant pas s’arrêter là. S’il se dit « reconnaissant » envers l’État, il dénonce une rupture d’égalité de traitement, avantageant les supermarchés. Et rédige ces jours-ci un courrier qu’il compte adresser au Premier ministre Édouard Philippe pour obtenir réparation ou compensation, indique-t-il dans « L’invité éco », sur BFM Lyon en partenariat avec Le Journal des entreprises.

« Je n’attaque pas les grandes surfaces, je dirais même qu’elles ont été habiles. Elles n’ont pas dépensé d’argent, et ont maintenu – voire accru – leur chiffre d’affaires », constate Michel Vieira. Lui en revanche déplore un manque à gagner de 90 millions d’euros de chiffre d’affaires pour les deux mois de fermeture administrative - tout comme d’autres professions, jardineries, fleuristes, librairies. « Nos produits de spécialistes demeuraient accessibles au grand public dans les supermarchés » dénonce-t-il.

« Je sortirai plus fort de cette crise. »

Un projet d'acquisition

Autre démarche enclenchée en fin de semaine dernière : une pétition sur le site change.org afin d’obtenir la gratuité des loyers de toutes les boutiques de son groupe, soit l’équivalent de 3 millions d’euros par mois. Il espère aussi faire bouger les lignes pour être exonéré de taxe sur les enseignes extérieures, taxes sur les ordures ménagères et totalement exonéré de charges fiscales.

En interne, Michel Vieira promet ne pas demander d’efforts ou de sacrifices à ses salariés, mentionnant cependant que les bonus ou primes pourraient ne pas être au rendez-vous. Le dirigeant, qui est à la tête de MDA depuis 12 ans et a réussi à porter le groupe de 12 millions à 600 millions d’euros de chiffre d'affaires, ne renonce pas à ses ambitions. « Je pense faire une acquisition grâce à cette procédure de sauvegarde. Je sortirai plus fort de cette crise, c’est une certitude ».

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