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Marietton : la croissance externe comme levier de développement
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Marietton : la croissance externe comme levier de développement

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L'entreprise familiale Marietton Developpement, créée rue Marietton dans le neuvième arrondissement de Lyon, fête ses 50 ans cette année. Comme cadeau d'anniversaire, elle vient de s'offrir le nantais Sélectour Préférence.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Le groupe lyonnais Marietton Developpement (400 M€ de CA), spécialiste du voyage, affirme son ambition. Fort d'une demi-douzaine de rachats entre 2008 et 2012, il vient de s'offrir, pour un montant non communiqué, 100 % du capital du Nantais Selectour Préférence. « Quand vous mettez une belle somme sur la table, il n'y a pas de raison de voir l'opération échouer », explique Laurent Abitbol, directeur général de Marietton. Et de préciser qu'il s'agit de la plus importante de ses acquisitions. Les 104 salariés de la PME nantaise (75M€ de CA 800 k€ de résultat net) rejoignent ainsi le giron de cette entreprise rhodanienne dont l'appétit semble sans limite. « La croissance externe reste la meilleure façon de grandir facilement et rapidement. Nous vivons d'opportunités », détaille Laurent Abitbol. Le faible coût du crédit a par ailleurs encouragé le mouvement. Aux manettes de l'entreprise - structure créée par son oncle et son père en 1965 - avec son frère (spécialisé sur la niche du haut de gamme), le dirigeant a su flairer les bonnes affaires. Pourtant, sans l'aide des fonds Siparex et Rothschild entrés au capital de la PME par LBO en 2007 et 2012 pour le premier et 2012 pour le second, cette stratégie de croissance externe n'aurait pas été possible. Après Aerosun, MNV, Envol, Ailleurs, Équateur ou encore Cocktail, Marietton prend donc le contrôle de Sélectour Préférence. Une opération rondement menée. D'abord parce qu'à 58 ans, François-Xavier de Boüard, propriétaire de l'entreprise nantaise, cherchait à vendre. Mais aussi parce que l'expérience aidant, les process d'absorption sont rodés chez Marietton.

Jouer des complémentarités

L'acquisition de Sélectour Préférence - qui dispose d'un réseau de 14 agences de voyage - permet à Marietton, dont les enseignes étaient jusqu'alors présentes dans le Sud-Est, de prendre pied dans l'Ouest de la France. Notamment en vue d'alimenter son tour-opérateur et de renforcer son volet BtoB. Sélectour Préférence réalise en effet deux tiers de son activité auprès des professionnels qu'elle dessert par l'intermédiaire de 6 centres d'affaires. De plus, « nous avons beaucoup de charters au départ de Nantes, et disposions jusqu'alors de trop peu de revendeurs. Grâce au réseau de Sélectour Préférence, nous devrions encore améliorer nos taux de remplissage et sécuriser l'escale », note Laurent Abitbol. La forte notoriété de Sélectour Préférence devrait aider. Patrick Malenfant, le directeur général en place chez Sélectour Préférence, conserve ses fonctions. « Avec 12 ans d'expérience dans l'entreprise, il garantit de disposer d'une affaire clé en main », insiste Laurent Abitbol. « Les fonctions ne sont pas centralisées au sein du groupe. Aussi chaque affaire dispose de son directeur général, directeur financier... Nous essayons de garder les responsables en place pour accompagner au mieux les rachats », poursuit l'homme d'affaires. Marietton pourrait également s'intéresser à d'autres rachats en région parisienne. « Nous avons des pistes mais elles méritent encore d'être développées », admet Laurent Abitbol. La région de l'Est de la France - Mulhouse en particulier - est également une hypothèse. Mais il n'y a pas d'urgence car Marietton n'a pas de vol au départ d'Alsace.

D'autres projets en cours

En interne, le groupe développe de nouvelles destinations. Après Fuerteventura et Lanzarote (Espagne) et Zakintos (Grèce), il mise en 2015 sur le Portugal. Les valeurs sûres : Thaïlande, États-Unis, Israël et Jordanie continuent de séduire les voyageurs et tirent les ventes. Dernier projet : la refonte du site web gérée par les équipes marketing. La vitrine fait peau neuve tous les deux ans pour servir la politique web to store de Marietton. Et la crise ? « Elle est plus psychologique qu'économique. Les vacances restent sacrées », conclut Laurent Abitbol.

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