Marchés publics : Wauquiez défend la préférence régionale

Marchés publics : Wauquiez défend la préférence régionale

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Candidat les Républicains à la présidence de la nouvelle Région Auvergne Rhône-Alpes, le député de Haute-Loire veut favoriser les entreprises locales.
— Photo : Le Journal des Entreprises

C'est lors de sa traditionnelle ascension du Mezenc, fin août, que Laurent Wauquiez a dévoilé une des mesures phares de son programme économique en vue de l'élection régionale de décembre prochain.




« Savoir défendre nos produits »

S'il est élu président de la nouvelle Région Auvergne Rhône-Alpes, le député-maire du Puy -en-Velay, par ailleurs secrétaire général Les Républicains, l'a promis, il l'a d'ailleurs réaffirmé sur de nombreux médias nationaux depuis, il mettra en place une politique de préférence régionale dans les marchés publics de la Région. « Il ne s'agit pas d'établir de nouvelles frontières dans notre pays mais simplement de savoir défendre nos produits », a ainsi lancé l'élu à Olivier Mazerolle, sur l'antenne de RTL, le 23 septembre dernier. Dans les colonnes de nos confrères d'Acteurs de l'économie, il confiait : « L'esprit d'équipe doit s'imposer. Sur le plan purement légal, ma réponse est très claire : oui c'est parfaitement possible, notamment en jouant sur les clauses sociales des marchés publics. La jurisprudence en la matière est limpide et permet cette préférence régionale ». Dans son viseur, notamment, les entreprises de BTP et leurs salariés détachés.




Absurde pour le PS

Une proposition qui fait hurler Jean-Jack Queyranne, le président PS sortant. « Laurent Wauquiez a choisi de défendre des propositions illégales et absurdes, directement issues du programme du Front National ». Et d'argumenter : « A supposer que toutes les régions appliquent cette préférence régionale, les entreprises d'Auvergne-Rhône-Alpes n'auraient plus accès aux marchés publics des autres régions ! ».


Une mesure de bon sens pour les milieux économiques

« Cette proposition s'inscrit dans un travail de fond que nous menons depuis 15 ans », sourit, de son côté, Franck Morise, secrétaire général de la CGPME Rhône-Alpes. « Nous avons déjà pu obtenir de la plupart des collectivités locales du Rhône qu'elles appliquent une politique d'allotissement dans leurs appels d'offres afin de permettre aux petites entreprises locales de candidater. Si Laurent Wauquiez peut nous permettre d'aller plus loin en obtenant la révision du code des marchés publics avec des marchés réservés aux entreprises locales, nous sommes preneurs ! ». Jacques Blanchet, président de la Fédération du BTP Rhône-Alpes, applaudit lui aussi des deux mains. « Il s'agit d'une proposition de bon sens ! Les élus doivent prendre leurs responsabilités et aider les entreprises locales en ne retenant pas des offres low-cost. ». Jean-Louis Gagnaire, vice-président de la Région, ne va pas jusqu'à dire qu'il soutient Laurent Wauquiez, mais reconnaît que « favoriser les entreprises locales ne serait pas de mauvais aloi. Toutes conditions égales par ailleurs ». Échéances électorales obligent, Laurent Wauquiez a décidé aujourd'hui de mettre ce sujet sur le tapis. Mais plusieurs collectivités publiques rhônalpines ont pris cette problématique à bras-le-corps depuis plusieurs années déjà. En jouant sur des clauses de circuit court par exemple. Ou de manière moins directe, en informant très en amont les PME locales. « Nous donnons un maximum de visibilité sur nos projets d'achats et d'investissements aux acteurs économiques locaux. Ce qui permet aux PME de se préparer », signale Gérard Claisse, élu à la Métropole de Lyon en charge des marchés publics. Signe que cette tendance semble apolitique, le nouveau maire Les Républicains de Saint-Étienne, Gaël Perdriau, a initié la même démarche depuis l'année dernière.



Stéphanie Gallo