Les créateurs
À l’origine, M & Wine est une histoire de famille. Celle de Théodore Tillement et de son père Olivier Tillement. Âgé d’une vingtaine d’années, le premier est diplômé d’un double master en hôtellerie et a fait ses premières armes dans la vente de vin. Le second est chercheur à l’institut Lumière Matière de l’université Lyon-I et n’est pas novice en matière de création d’entreprise. Le spécialiste de l’analyse des minéraux dans le domaine de la santé est déjà impliqué dans le lancement de six start-up (Fibercryst, Nano-H, Axint, NH Theraguix, Glincs et MexBrain). Père et fils ont associé leurs compétences, durant les confinements de 2020, pour exploiter l’analyse des minéraux contenus dans le vin. Leurs recherches ont abouti à la création de M & Wine (3 salariés, CA non communiqué), en 2021. Depuis, Olivier Tillement a laissé les rênes à son fils, qui a été rejoint par son ami d’enfance, Pierre Der Nigohossian, directeur des opérations et par une spécialiste de la chimie analytique, Coraline Duroux.
Le concept
En appliquant l’analyse des minéraux au vin, les Tillement ont mis au point le Metal Wine Profil ou profil multiminéral des vins. Une sorte d’ADN, propre à chaque cuvée, qui repose sur l’étude des sels minéraux, des oligo-éléments ou encore des métaux lourds présents dans les bouteilles. "Nous disposons d’une méthode fiable pour identifier cette signature minérale et garantir sa durabilité dans le temps", explique le dirigeant de la start-up, qui a levé un million d’euros depuis son lancement (liquidités, obligations convertibles, aide à la maturation, bourse émergence et prêt bancaire). M & Wine travaille désormais à la valorisation de cet ADN innovant, auprès des acteurs de la filière vitivinicole.
Les perspectives
M & Wine a identifié quatre axes de développement. La start-up entend tout d’abord proposer aux domaines viticoles des offres analytiques de leurs cuvées, afin de les accompagner dans l’amélioration de leurs vins, en lien avec des œnologues. "Nous avons déterminé qu’il existe un lien entre l’empreinte multiminérale et la qualité des vins", explique Théodore Tillement. Ensuite, M & Wine développe une solution de traçabilité des bouteilles. "L’empreinte multiminérale permet d’identifier un lot. Lorsque l’on sait qu’en Chine une bouteille sur deux est contrefaite, il est intéressant pour le secteur de disposer de méthodes fiables." La start-up envisage la création d’un label permettant l’authentification des bouteilles via QR code.
Autre axe de développement : la mise au point d’un outil basé sur l’intelligence artificielle servant d’indicateur de la qualité du vin. "Cet outil devrait permettre de déterminer comment un vin va vieillir, ou quels sont les vins avec le plus haut potentiel par exemple." Enfin, la jeune pousse a commencé à concevoir une plateforme à destination des professionnels et des consommateurs dont l’ambition est d’apporter un aide au choix de bouteilles ou à la découverte de nouveaux vins. "Grâce à un algorithme de machine learning et au profil multiminéral, en fonction des vins qu’un consommateur indiquerait apprécier, nous serions en mesure de lui en recommander d’autres susceptibles de lui plaire."
