Lyon, Sainté, Bourgoin : Ensemble pour jouer l'Europe!

Lyon, Sainté, Bourgoin : Ensemble pour jouer l'Europe!

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Être plus gros pour peser plus lourd. C'est le raisonnement mis en oeuvre depuis quelques mois par les communautés d'agglomération du Grand Lyon, de Saint-Étienne Métropole et de Porte de l'Isère (Capi). Avec une volonté affichée de mettre un réel coup d'accélérateur cette année, en portant ensemble plusieurs projets économiques d'envergure. Car pour être aperçue depuis la lorgnette des grandes entreprises internationales, la taille de la collectivité est un enjeu majeur. Dossier réalisé par les éditions du Rhône, de l'Isère et de la Loire
— Photo : Le Journal des Entreprises

Une eurométropole. Voilà ce qui semble se dessiner à travers la coopération poussée entre les trois collectivités locales: Grand Lyon, Saint-Étienne Métropole et Porte de l'Isère. Soit un bassin de près de deux millions d'habitants qui serait capable de rivaliser avec ses voisines européennes, telles que Milan ou Barcelone. «Lyon toute seule, c'est 1,3million d'habitants, explique David Kimelfeld, vice-président du Grand Lyon en charge du développement économique. Or, il existe une réalité économique de ces territoires déjà habitués à travailler ensemble.» «Pour Saint-Étienne, la présence de Lyon est une chance, ose lancer Raymond Joassard, vice-président de Saint-Étienne Métropole, en charge de la prospection et de l'aide aux entreprises. Si Saint-Étienne reste seule, elle meurt. Les territoires sont complémentaires, on a tous à y gagner.»




Marketing territorial

La métropolisation permettrait ainsi de gagner en synergies sur les transports, les stratégies d'innovation, l'accueil des entreprises, l'aménagement du territoire, les événements culturels et sportifs, et surtout, en matière de marketing territorial. En effet, dans le cadre de la mondialisation, les territoires sont voués à mutualiser leurs compétences pour exister. Même au niveau national, se réunir permet de gagner en visibilité. Les trois collectivités locales ont d'ailleurs présenté un stand commun au Simi, salon de l'immobilier d'entreprises, en décembre, à Paris. C'était une première. L'an dernier, seule la communauté d'agglomération Porte de l'Isère (Capi) s'était alliée au Grand Lyon. Cela leur a permis de présenter leur territoire sur un stand plus grand, d'organiser une conférence, de multiplier les acteurs sur place,etc. «Nous avons déjà un certain nombre de supports marketing en commun, explique Alain Cottalorda, le président de la Capi. Mais nous en sommes aux balbutiements. Il va falloir créer une vraie stratégie de communication et de prospection commune. Or, nos agences territoriales respectives ont aussi leurs outils. Elles vont devoir apprendre à travailler ensemble.» À commencer par trouver un nom à cette fameuse eurométropole... Et franchement, on imagine mal des Stéphanois se ranger derrière une bannière Lyon métropole pour défendre leur territoire! Car déjà, chacun entend bien coopérer tout en gardant son âme et son identité.




Prospection commune

En attendant, si l'Eurométrople n'existe pas officiellement, elle entre dans une phase opérationnelle avec des groupes de travail identifiés, des objectifs à préciser, et déjà quelques actions communes. Les collectivités de Lyon et la Capi ont par exemple participé à une démarche de prospection au Japon concernant la filière des énergies nouvelles. «On n'essaie surtout pas de réinventer l'eau chaude, précise David Kimelfeld. On peut dupliquer des modèles qui existent déjà sur nos territoires.» Le schéma d'accueil des entreprises mis en place par le Grand Lyon pourra ainsi être étendu à toute l'Eurométropole. Mutualiser veut aussi dire se spécialiser. Chaque territoire va devoir définir une stratégie claire en matière de développement économique, comme le design à Saint-Étienne, la biologie à Lyon ou le photovoltaïque à Bourgoin-Jallieu. En gagnant en clarté, le territoire devrait se vendre plus facilement.