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À Lyon Part-Dieu, clap de fin pour les tours de grande hauteur
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À Lyon Part-Dieu, clap de fin pour les tours de grande hauteur

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Un peu moins d’un an après leurs élections, les deux élus écologistes Bruno Bernard (Lyon Métropole) et Grégory Doucet (Ville de Lyon) ont dévoilé leur projet consistant à transformer la Part-Dieu, deuxième quartier d’affaires de France avec 2 500 entreprises, en un espace "apaisé pour le bien-être des habitants".

Les élus écologistes à la tête de Lyon Métropole et de la ville de Lyon tirent un trait sur le développement de la "skyline" du quartier de la Part-Dieu — Photo : Brice Robert - OnlyLyon

Une page se tourne dans le deuxième pôle de décision de France, avec ses 2 500 entreprises employant 60 000 salariés. Le projet Lyon Part-Dieu présenté le 1er juin amorce un virage à 180 degrés par rapport au plan qui devait faire du quartier d'affaires lyonnais la "skyline" (silhouette urbaine dessinée par les gratte-ciel d'un centre-ville) de la métropole d’ici 2030. Ce quartier d’affaires incarne, selon le président de Lyon Métropole Bruno Bernard, "le fer de lance du mouvement que nous insufflons", à savoir devenir "un quartier qui n’oublie personne, adapté aux changements climatiques et au défi de la ville solidaire".

Réduire la "minéralité"

Terminée "la création d’immeubles de grande hauteur au bilan carbone trop conséquent et au ticket d’entrée trop élevé pour la plupart des entreprises du territoire", annonce Béatrice Vessiller, vice-présidente de la métropole en charge de l’urbanisme. Place aux réhabilitations et aux programmes de construction "plus sobres". "La transformation de la Part-Dieu vise à réduire la minéralité", appuie Grégory Doucet, maire de Lyon et président de la société publique locale Lyon Part-Dieu, pour qui cette zone de 20 000 habitants "souffre de bureaux omniprésents et d’une circulation trop dense".

L’ancien projet prévoyait 100 000 m² d'espace de bureaux en plus : 92 000 m² ne verront pas le jour selon le nouveau projet. En revanche, davantage de place sera accordée à "l’économie sociale et solidaire, les commerces et services de proximité". En clair, le quartier ne cherche plus à se distinguer comme un hub européen d’affaires, pôle d’attractivité économique censé favoriser l’implantation de nouveaux sièges sociaux.

Deux fois plus d'arbres plantés d'ici 2030

La vision du binôme Bernard-Doucet consiste aussi à développer davantage d’espaces publics dans le quartier de la Part-Dieu, en développant les équipements de proximité. Une ville "des enfants", comme aime à le rappeler Grégory Doucet. Ainsi le projet prévoit deux fois plus d’arbres plantés (900 en 2020, 1 600 en 2025 et 2 140 en 2030), une surface de pleine terre portée de 37 000 m² à 46 400 m² en 2025, pour atteindre 67 000 m² en 2030. De quoi laisser passer les eaux de pluie et limiter les îlots de chaleur en été. Et les quelque 4,5 km de pistes cyclables actuelles seront multipliées par deux d’ici 2030. Voilà pour le bol d’air des habitants et la contribution à la lutte contre le réchauffement climatique.

Et la gare TGV dans tout ça ? En 2019, plus de 120 000 personnes y transitaient chaque jour et les projections tablent sur 220 000 en 2030. Les travaux d’agrandissement se poursuivent. Le passage sous voie ferrée au niveau de l'avenue Pompidou, fermé depuis deux ans aux voitures pour travaux, restera réservé uniquement aux modes de transport doux.

Côté social, l’objectif est de porter de 25 à 40 % le logement social dans les nouveaux programmes immobiliers prévus dans le quartier. Les logements abordables constitueront d’ici 2030 46 % des nouveaux bâtis, soit environ 1 500 logements.

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