« Il serait dommage de ne pas répondre plus vite à une demande croissante qui permettra de réduire nos émissions de CO2 », plaide Fabien Bagnon, vice-président de la Métropole de Lyon en charge de la voirie et de la mobilité et, depuis septembre 2020, président de Lyon Parc Auto (58 millions de chiffres d’affaires en 2019, 209 collaborateurs).
La société d’économie mixte, en charge de la gestion de 35 parkings et plus de 20 000 places de voitures, propose déjà 1 189 places pour les cyclistes. Mais depuis la crise sanitaire du Covid-19, pour éviter les métros bondés, les Lyonnais n’ont jamais été aussi nombreux à utiliser le vélo. En 2020, la pratique de ce mode de déplacement a progressé de 12 % par rapport à 2019. Hors confinement, elle a même atteint 30 % d’augmentation.
1 088 abonnés et 440 personnes sur listes d’attente
« Pour l’instant nous comptabilisons 440 personnes en demande d’une place de vélo. La demande est très forte, principalement dans l’hypercentre. Les parkings Terreaux et Cordeliers ont les listes d’attente les plus longues et ce besoin va encore augmenter en 2021 », juge Fabien Bagnon. Le parc Cordeliers a justement inauguré 10 nouvelles places en novembre 2020 dans le premier espace dédié aux vélos cargo.
Des deux-roues qui, comme les vélos électriques, ont été très prisés en 2020, grâce à l’aide de la Métropole qui a versé jusqu’à 500 euros de subvention. Particulièrement coûteux, ils ont logiquement fait grimper la demande de places sécurisées, avec contrôle d’accès et vidéosurveillance. Lyon Parc Auto compte donc doubler son parc pour les cyclistes d’ici un an et demi et, pour y parvenir, va investir 800 000 euros.
15 000 places d’ici cinq ans dans la Métropole
Pour accompagner la montée en puissance de ce moyen de transport, Fabien Bagnon espère aussi, d’ici les prochaines élections municipales et métropolitaines, « multiplier par dix le nombre de places de vélo dans la métropole, soit environ 15 000 dont 4 000 pour Lyon Parc Auto. »
Une ambition qui devrait s’accompagner d’une augmentation du prix de l’abonnement, aujourd’hui fixé à 38,10 euros par an pour les 1 088 abonnés du parc vélo. « Le coût pourrait atteindre 60 euros environ », anticipe Fabien Bagnon. « Sur une place de voiture, nous pouvons créer de 7 à 10 places de vélos mais, à terme, les gens se rendront moins dans les parkings pour voitures. »
Pour aménager les espaces vélos, les rez-de-chaussée des parkings sont pour l’instant privilégiés car les rampes d’accès peuvent freiner les cyclistes. Fabien Bagnon réfléchit déjà à la construction d’ascenseurs ou même de parkings entièrement réservés aux vélos, comme dans les pays nordiques. En attendant, en juillet 2021, le parc Saint-Antoine inaugurera 200 places. Le parc Béraudier, près de la Part-Dieu, pourrait, lui, accueillir 1 200 places à l’horizon 2025.
