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Lyon Métropole : "La concertation continue avec les professionnels sur l'extension de la zone à faibles émissions"
Interview Lyon # Logistique # Politique économique

Jean-Charles Kohlhaas vice-président de la Métropole de Lyon en charge des déplacements "La concertation continue avec les professionnels sur l'extension de la zone à faibles émissions"

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La Métropole de Lyon a adopté fin septembre son projet d’amplification de la zone à faibles émissions sur une partie de son territoire, devant conduire à la fin de la circulation des véhicules diesel à l’horizon 2026. Jean-Charles Kohlhaas, vice-président de la collectivité en charge des déplacements, affirme avoir entendu les inquiétudes des professionnels et prévoit un accompagnement.

Jean-Charles Kohlhaas, vice-président à la Métropole de Lyon en charge des déplacements, des intermodalités et de la logistique urbaine — Photo : Alpaca-Productions

Dans la zone à faibles émissions (ZFE) qui comprend Lyon, Caluire-et-Cuire et une partie de Villeurbanne, Bron et Vénissieux, la circulation des poids lourds et des utilitaires classés Crit’Air 5, 4 et 3 est interdite depuis le 1er janvier 2021. Depuis le 1er septembre, les véhicules légers classés Crit’Air 5 sont également interdits. Une nouvelle étape de la ZFE a été adoptée fin septembre par le conseil métropolitain. Que prévoit-elle ?

Nous avons défini un périmètre central (l’actuelle ZFE), ainsi qu’un périmètre étendu (allant jusqu’à la rocade Est et au boulevard Sud). Le périmètre central concernera les véhicules classés Crit’Air 4 à compter de 2024, ceux classés Crit’Air 3 à partir de 2025 et ceux classés Crit’Air 2 en 2026. Sur le périmètre étendu, la mise en place est décalée d’une année.

Plusieurs mois de concertation ont précédé ce vote. Les entreprises se sont-elles particulièrement mobilisées ?

La concertation concernait plus encore les professionnels que les particuliers. Nous savions que la ZFE allait être complexe à mettre en place. L’objectif n’est pas nécessairement d’aller vite, mais d’y arriver. Cela fait plus d’un an et demi que nous dialoguons avec eux. Au début, c’était presque la guerre. Les premiers échanges ont été très virulents, voire agressifs. Mais nous avons réussi à mettre en place une concertation constructive, qui nous a permis de bien identifier les difficultés.

Quelles étaient les principales inquiétudes et comment y avez-vous répondu ?

Elles portaient notamment sur les alternatives à la mobilité diesel et sur l’offre des constructeurs. Nous avons procédé à un recensement de l’offre et éditons régulièrement un catalogue des alternatives proposées par les constructeurs européens. Nous sommes aussi allés rencontrer de ces constructeurs, pour leur dire d’accélérer sur le sujet.

Une autre inquiétude relevait du calendrier. En 2021, nous avons décidé d’interdire les véhicules classés Crit’Air 2 sur une partie de la Métropole en 2026. Mais certains professionnels venaient juste de s’équiper en véhicules Crit’Air 2 pour être en accord avec ce qui avait été prévu lors de la mandature précédente. Pour leur permettre d’amortir cet investissement, nous allons accorder une dérogation à ceux qui se sont équipés avec ces véhicules entre 2020 et 2023.

La concertation va-t-elle se poursuivre ?

Nous avons terminé la phase de concertation préalable. En mars 2023, à la suite de la phase de concertation réglementaire, interviendra la délibération finale. Mais cela n’empêche pas la concertation de continuer. Nous avons notamment mis en place une instance pérenne de consultation sur la logistique urbaine. Sur ce sujet, nous expérimentons des solutions, nous lançons des appels à manifestation d’intérêt, avec Voies navigables de France dernièrement. La concertation va donc rester active dans les six ou huit années à venir.

Quel budget représente la mise en place de la ZFE pour la Métropole ?

Nous avons estimé ce budget a environ 100 millions d’euros sur huit à dix ans. Entre 10 % et 20 % de ce budget est dédié aux professionnels environ. Le nombre de véhicules concernés est proportionnellement plus faible que chez les particuliers. Les aides au renouvellement seront donc moins nombreuses. Ce budget comprend aussi par exemple l’embauche d’un conseiller en mobilité à la chambre de commerce et d'un autre à la chambre d'agriculture, pour accompagner les petites et moyennes entreprises.

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