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L'Herbier du Diois double ses capacités de stockage
Drôme # Agriculture # Investissement

L'Herbier du Diois double ses capacités de stockage

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L’entreprise drômoise L’Herbier du Diois profite de l’engouement grandissant autour des plantes aromatiques et médicinales biologiques pour renforcer ses capacités de production en investissant dans un nouveau bâtiment de réception de matières premières. En parallèle, elle renforce son accompagnement des agriculteurs déterminés à se lancer en bio pour s'afficher comme un modèle alliant écologie et entrepreneuriat.

L'Herbier du Diois s'agrandit sur plus de 1 500 mètres carrés pour suivre l'augmentation de ses approvisionnements en plantes aromatiques et médicinales biologiques. Montant de l'opération : 1,6 million d'euros — Photo : Herbier du Diois

Du thym à la sauge en passant par le tilleul – produits dans le Diois –, à l’anis étoilé vietnamien et au thé vert indien, l’Herbier du Diois (CA 2018 : 9,70 M€ / 55 salariés) s’en est fait le spécialiste. Grossiste et transformateur de plantes aromatiques et médicinales biologiques, la société de Châtillon-en-Diois (Drôme), fondée 40 ans plus tôt, prospère grâce à l’engouement croissant des consommateurs pour les herbes aromatiques. Elle en commercialise plus de 350 variétés.

En croissance de plus de 12 % sur un an, avec près de 10 M€ de CA en 2018, l’activité d’import-export s’adresse exclusivement aux acteurs de l’industrie pharmaceutique ou agroalimentaire et metteurs en marchés. « L’essentiel de notre activité se fait en France mais nous réalisons un quart de nos revenus à l’étranger parmi 25 pays d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Asie », note Tijlbert Vink, président de l’entreprise, qui s’approvisionne à l’inverse pour les trois-quarts à l’international.

Conscience environnementale

Si le marché mondial tire la demande, la chaîne de valeur en amont suit le mouvement. C’est pour faire face à la hausse des volumes apportés par les agriculteurs du territoire que Tijlbert Vink a voulu un nouveau bâtiment dédié au séchage de plus de 1 500 m². « Pour optimiser le séchage et le stockage de la matière il était devenu indispensable d’agrandir nos locaux », fait savoir le fils des fondateurs en poste depuis 2005.

Alors qu’il investit 300 000 euros par an dans le matériel, l’Herbier engage 1,60 M€ pour un éco-bâtiment à ossature bois et isolation en paille. « Notre premier bâtiment à énergie positive a déjà été réalisé sur ce schéma-là avec du bois produit et coupé à seulement quelques kilomètres », précise celui qui y a fait installer 1 900 m² de panneaux photovoltaïques pour atteindre l’autonomie énergétique.

À L’Herbier, l’environnement et la biodiversité ne sont pas des arguments marketing. Mais plutôt un engagement et une responsabilité que son dirigeant mène aussi pour sa cinquantaine de salariés. L’idée ? S’affirmer comme un modèle d’écologie entrepreneuriale en plein cœur de la Biovallée, un territoire d’expérimentations responsables autour du développement durable le long de la vallée de la Drôme. Cadres aux 35 heures, semaines de quatre jours, prime verte pour les salariés qui se rendent au travail à vélo, le modèle se veut aussi vertueux et respectueux des individus. « Il ne faut pas être esclave de son travail », plaide Tijlbert.

L'Herbier du Diois fait du bien-être au travail un axe de développement de son modèle entrepreneurial et écologique — Photo : Herbier du Diois

Accompagner la filière

Une cohérence que défend Tijlbert Vink jusque dans l’origine des matières premières. S’il s’attache à connaître l’ensemble des pratiques de ses fournisseurs, il s’engage aussi localement à accompagner les agriculteurs en phase de conversion ou de création grâce aux ingénieurs agronomes du bureau d’études de l’Herbier. En parallèle, l’activité, adossée à une exploitation agricole qui cultive une dizaine de plantes aromatiques, vient d’acquérir une exploitation installée sur près de 100 hectares. « C’est un projet qui nous engage durablement pour augmenter notre production, optimiser la rotation des terres et réduire les risques de contamination croisée », avance-t-il. Une stratégie de différenciation qui vise aussi à porter un autre modèle agricole.

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