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Les radiateurs Lancey sur la voie de l’industrialisation
Grenoble # Production et distribution d'énergie

Les radiateurs Lancey sur la voie de l’industrialisation

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La start-up Lancey a bouclé fin septembre une levée de fonds de 8 millions d’euros. L’opération doit amener la jeune pousse grenobloise sur le champ de l’industrialisation et lui permettre d’adresser le marché des particuliers en France et à l’international.

Raphaël Meyer envisage de déployer 5 000 radiateurs Lancey en 2020 — Photo : DR

À 30 ans, Raphaël Meyer a déjà l’expérience et la vision d’un entrepreneur aguerri et ambitieux. Cofondateur avec Gilles Moreau et Jérémy Renard de la société Lancey Energy Storage qui conçoit un radiateur électrique connecté intelligent, le jeune président vient de boucler sa deuxième levée de fonds, en trois ans, auprès du fonds Engie New Ventures et d’un industriel canadien, Yves Chabot, président de StelPro, spécialisé dans les radiateurs électriques. Après un premier tour de table en amorçage de 1,3 M€ en 2016, la start-up grenobloise réunit 8 M€ sur cette deuxième opération d’envergure. Une somme importante pour un concepteur de matériel mêlant hardware et software, mais indispensable pour disposer de fonds propres conséquents.

Lancey s’inscrit sur le marché avec un radiateur électrique connecté et intelligent doté d’une batterie. Une alliance technologique qui permet au produit de stocker l’énergie dans la batterie pendant les heures creuses ou via une centrale photovoltaïque individuelle. Stockée, l’énergie est utilisée lorsque l’occupant souhaite chauffer son logement. La batterie permet également d’éviter les pics de surconsommation électrique à certaines heures de la journée.

Économie d’énergie

Photo : DR

D’ici la fin de l’année, Lancey franchira le cap du millier de radiateurs installés. « Notre parc demeure modeste en comparaison des dizaines de millions de radiateurs électriques déjà installés mais ce qui compte est d’avoir pu toucher les logements sociaux », fait-il savoir.

L’habitat social fait figure de destination privilégiée en raison des potentielles économies d’énergies réalisées. « On peut atteindre jusqu’à 50 % d’économies d’énergie grâce au thermostat connecté et à la batterie », précise le dirigeant qui voit dans ces deux innovations la réelle valeur ajoutée de son produit. L’intérêt énergétique du produit n’a d’ailleurs pas échappé à la vigilance d’Engie.

Pour 2020, le cofondateur s’estime en capacité de déployer 5 000 nouveaux appareils pour toucher les particuliers. « La commercialisation passera par des distributeurs spécialisés ou des installateurs. On visera les grandes surfaces de bricolage plus tard », poursuit-il, évoquant malgré tout l’objectif de disposer d’un parc installé de 100 000 radiateurs avant d’envisager l’avenir de la jeune pousse.

Stratégie d’alliance

« On entre dans une phase charnière de démarrage de la production », note-t-il, expliquant faire fabriquer ses radiateurs chez des intégrateurs-assembleurs. Un modèle de partenariat avec deux sous-traitants français. En plus de la participation à titre personnel d’Yves Chabot à la levée de fonds, StelPro fabriquera sous licence les radiateurs Lancey pour le marché nord-américain. Une stratégie que Raphaël Meyer veut dupliquer sur le marché intérieur et européen.

Malgré tout, s’il réfute l’idée de disposer de sa propre usine de fabrication de radiateurs, il n’élude pas pour autant le volet lié à la fabrication de batteries. « Le jeu est beaucoup plus ouvert parce que nous souhaitons monter dans la chaîne de valeur de la batterie, indique-t-il. Ce n’est pas prévu aujourd’hui mais nous souhaitons participer activement à un outil industriel qui sera en capacité de suivre les cadences. » Une stratégie de co-développement et de co-investissement déjà en ligne de mire.

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