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Les dessous de la croissance verte de Blanchisserie Industrielle du Centre
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Les dessous de la croissance verte de Blanchisserie Industrielle du Centre

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Dernière entreprise française spécialisée dans la fabrication de chiffons d'essuyage, le ligérien Blanchisserie Industrielle du Centre (B.I.C) a entamé en 2012 un virage environnemental qui lui a permis de maintenir son activité en France et de renouer avec la croissance.

Le président de Blanchisserie Industrielle du Centre (B.I.C), Michel Kekayas, entend désormais conduire l'entreprise de Saint-Chamond (Loire) vers l'économie de la fonctionnalité avec Loca-Tex — Photo : Gilles Cayuela - Le Journal des Entreprises

Elle est la dernière entreprise française spécialisée dans la fabrication de chiffons d'essuyage à partir de rebus textiles. Et Blanchisserie Industrielle du Centre (B.I.C) continue de grandir. Passée de 5,5 M€ de chiffre d'affaires en 2012 à 8 M€ aujourd'hui - 10 M€ si on ajoute les filiales Trimatex, Servi-Tex et 4 kLog - B.I.C vient d'investir 1,2 M€ dans la construction d'un bâtiment logistique de 1 800 m² sur son site de Saint-Chamond, dans la Loire. Opérationnel en mai, il devrait lui permettre de poursuivre sa montée en puissance. "Quand nous sommes arrivés ici en 2009, nous étions installés sur deux bâtiments. Depuis, nous en avons acheté un troisième et aujourd'hui nous en faisons construire un quatrième", se félicite Michel Kekayas, président depuis 2005 de la PME de 43 salariés.

Pourtant, à la fin des années 2000, rien ne laissait présager une telle expansion. Pire, "l'entreprise a bien failli disparaître", reconnait le dirigeant. Confronté à la concurrence des pays à bas coûts, B.I.C ne parvient plus à être compétitif. "Le chiffon d'essuyage devenait de moins en moins cher car il était importé de plus en plus loin. Pour conserver notre main d'œuvre française, il a fallu trouver des solutions pour apporter de la valeur ajoutée", poursuit le dirigeant.

2012, le virage environnemental

La solution, le président de B.I.C l'a trouvée en engageant l'entreprise dans une "diversification environnementale". Du simple métier de chiffonnier, B.I.C a commencé à proposer à partir de 2012 un service clé en main de fourniture, récupération et revalorisation énergétique des produits d'essuyage à destination des grands groupes (PSA, SNCF, Safran...), des revendeurs (Groupauto, Cromology...) et des grandes surfaces de bricolages (Leroy Merlin, Castorama, Bricot Dépôt).

"Notre concept Eko-Tex repose sur la standardisation de lavettes d'essuyage. Ces lavettes sont ensuite stockées dans des distributeurs que l'on installe chez les clients. Une fois utilisées, elles sont déposées dans un container hermétique que nous récupérons ensuite pour les revaloriser sous forme de vapeur d'eau et d'électricité", explique Michel Kekayas.

Ce concept innovant, qui décharge l'entreprise de la problématique environnementale de ses chiffons d'essuyage, connaît rapidement le succès avec une croissance de 20 % par an et "des marges qui nous ont permis de sauver nos emplois et d'en créer par le biais de notre entreprise adaptée Trimatex, qui nous fournit en matière première", explique le président de B.I.C. "En deux ans d'activité, nous avons recruté 12 personnes et nous prévoyons d'atteindre les 25 sous trois ans", précise-t-il.

Vendre l'usage plutôt que le produit

Cette croissance annoncée devrait être portée par Loca-Tex, la version locative du service Eko-Tex. "Nous sommes accompagnés depuis 2017 par l'Ademe dans le cadre des investissements d'avenir pour passer à une économie de la fonctionnalité. Au lieu de vendre notre produit, nous allons vendre désormais son usage", résume Michel Kekayas. Et les perspectives sont flatteuses puisque B.I.C, qui réalisait 1,5 M€ de CA avec Eco-Tex espère atteindre 10 M€ de CA sous cinq ans en y greffant Loca-Tex.

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