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L'équipementier automobile Efi Automotive signe sa première acquisition
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L'équipementier automobile Efi Automotive signe sa première acquisition

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L'entreprise familiale Efi Automotive, née dans les années trente, réalise sa première croissance externe avec le rachat d'Akeoplus. L'équipementier compte ainsi accompagner la mutation de l’industrie automobile vers la mobilité au sens large, en injectant de l'intelligence à ses produits.

Béatrice Schmidt, PDG de Efi Automotiv depuis juillet 2020, entend diversifier l’offre de cette ETI familiale en se tournant vers plus de service aux industries et davantage de data — Photo : © Guillaume ATGER

Le groupe Efi Automotive (ex-Electrifil) basé dans l'Ain, à Beynost, spécialisé dans la conception, fabrication et distribution de capteurs, injecteurs et modules mécatroniques pour la transmission des moteurs, tourne une page de son histoire. L’entreprise familiale née il y a 85 ans et dirigée par Béatrice Schmidt, représentante de la quatrième génération, vient de boucler sa toute première acquisition. Il s’agit d'Akeoplus (20 salariés), située à Château-Gaillard dans l’Ain, société de service industriel (Internet des objets - IoT, intelligence artificielle), robotique et data travaillant pour le ferroviaire, l’aéronautique, la santé, la pharmacie, la cosmétique.

"Ajouter une brique logicielle"

"De fournisseur de composants, nous voulons demain proposer des offres de services plus larges, capitaliser sur nos compétences en ajoutant une brique électronique et logicielle, une capacité à faire du traitement de données et à donner de l’intelligence", explique la dirigeante. " Nous voulons transposer nos savoir-faire à d’autres secteurs, à commencer par les mobilités douces comme les vélos à assistance électriques et les robots autonomes", ce pour participer à l’essor de la conduite active qui équipera 60 % des véhicules d’ici 10 ans selon l’industriel.

Akeoplus travaille depuis deux ans avec l’accélérateur industriel Axandus. Ensemble, ils ont mis au point un robot de recharge par induction pour les véhicules hybrides qui pourrait arriver sur le marché d’ici deux ans. L’enjeu est de taille : 1,5 million de véhicules électriques ou hybrides rechargeables ont été vendus dans le monde au cours des quatre premiers mois de 2021, soit 2,6 fois plus qu’à la même période en 2020.

Vers les énergies décarbonées

L’orientation du groupe industriel vers les énergies décarbonées est devenue une priorité depuis que Bruxelles a annoncé l’arrêt des moteurs thermiques en Europe en 2035. À l’image de ses clients, Volkswagen, Ford, ZF, General Motors, qui ont eux-mêmes enclenché leur mutation, Efi Automotive, pour qui les moteurs thermiques représentent encore 80 % de ses marchés, presse aussi le pas vers sa mutation industrielle. Efi Automotive met par exemple au point des capteurs et actionneurs à moteur hydrogène, pour Symbio notamment, "mais le marché n’est pas mature, et les volumes à ce stade sont encore très faibles", nuance la dirigeante. Le groupe se tourne aussi vers les moteurs électriques depuis 6 ans, mais ceux-ci ne pèsent que 5 % du chiffre d’affaires.

L’objectif fixé par Béatrice Schmidt : atteindre 30 % d’ici 2025. Avec les aides de France Relance, obtenues en juillet puis décembre 2020, le groupe a franchi des étapes. Des lignes de production de capteurs pour véhicules électriques ont été rapatriées en France il y a trois semaines, la mise en production en série sera effective début 2022.

En parallèle, Efi Automotive prévoit de mettre sur le marché ses nouveaux actionneurs intelligents pour des véhicules électriques en 2023. Une stratégie déployée depuis le printemps 2020 pour faire face au retournement du marché. Un plan d’économies "massif" avait alors été décidé. Le groupe, qui emploie 1 500 salariés dans le monde, dont 800 en France, a vu ses ventes passer de 255 millions d'euros en 2018 à 235 millions d'euros en 2019, et sous la barre des 200 millions d'euros en 2020.

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