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L'enseigne de chaussures André placée en redressement judiciaire
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L'enseigne de chaussures André placée en redressement judiciaire

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En pleine crise sanitaire, l’enseigne André, propriété du site de vente en ligne Spartoo, a été placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Grenoble le 31 mars pour six mois. L’ouverture de cette procédure permet au fonds national de garantie des salaires (FNGS) de prendre le relais pour les 600 salariés concernés, tandis que la direction se penche sur l'élaboration d'un "plan B".

— Photo : DR

L’enseigne André avait résisté vaille que vaille à la crise des Gilets jaunes. Mais le Covid-19 l’a fait vaciller. Cette marque grand public de chaussures, cédée par le groupe Vivarte et reprise début 2018 par le groupe grenoblois Spartoo (250 millions d’euros de chiffre d’affaires), a été placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Grenoble le 31 mars. Les salaires des 600 collaborateurs seront désormais versés par le fonds national de garantie des salaires.

13 millions d’euros investis en un an

Rachetée au groupe Vivarte il y a dix-huit mois par le site de vente en ligne Spartoo, l’enseigne, qui a dégagé en 2019 un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros mais essuyé 10 millions de pertes, compte quelque 600 salariés et 150 points de vente. À l’hiver 2019, son dirigeant Boris Saragaglia ne cachait pas que la crise des Gilets jaunes avait lourdement impacté ses magasins de centre-ville. « En presque 18 mois, nous avons changé l’ensemble du matériel de caisse doté d’un nouveau logiciel, internalisé la paye et la finance, et rénové 10 magasins sur les 50 qui doivent l’être, au rythme de 10 par an », listait le dirigeant, avançant un investissement total de 13 millions d’euros en 2019. Il revendiquait alors 200 points de vente (120 en propre, 30 corners, 30 affiliés et 20 franchises). Depuis, il s’était déjà séparé d’une cinquantaine d’entre eux. « Il nous faudrait deux à trois ans pour revenir au profit », estimait-il alors.

250 000 euros de pertes par jour

Las, depuis le premier jour du confinement, la fermeture des magasins « engendrait la perte de 250 000 euros par jour, soit 4 millions d’euros de perte en 15 jours », indique aujourd’hui Spartoo au Journal des Entreprises. Dans ce contexte, le groupe avait, dit-il, sollicité un prêt de 12 millions d’euros auprès de Bpifrance, qui lui aurait été refusé. Par la voix de sa porte-parole, l’entreprise indique désormais « faire le maximum pour trouver un plan B afin d’éviter la liquidation et de sauver les emplois ».

Spartoo est détenu à 25 % par ses fondateurs, Boris Saragaglia, Paul Lorne et Jérémie Touchard et à 75 % par un pool d’actionnaires composés de À Plus Finance, CM-CIC Capital Privé, Highland Capital Partners, Endeavour Vision et Sofina.

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