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Le porcelainier Revol brille à l'international
Drôme # Biens de consommation # International

Le porcelainier Revol brille à l'international

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La société drômoise de porcelaine culinaire, Revol, mêle un savoir-faire made in France séculaire à une recherche de modernité à travers l’innovation et le design. L’entreprise familiale a fêté ses 250 ans l’an dernier. Elle doit aussi sa longévité à une clientèle professionnelle prescriptrice et fidèle, soutenue par une stratégie à l’internationale affûtée.

À Saint-Uze (Drôme), la manufacture Revol fabrique près de 4 millions pièces en porcelaine — Photo : DR

Le gobelet froissé en porcelaine, ce sont eux. La manufacture drômoise de porcelaine, Revol (Saint-Uze / CA 2018 : 21,7 M€ / 220 salariés) n’a pas attendu le début des années 2000 - date de création du fameux gobelet - pour être reconnue. La carafe Ricard des années 1930 ou le traditionnel pichet de bistrot, c’étaient déjà eux. L’entreprise familiale pilotée depuis 2007 par Olivier Passot - neuvième génération - perpétue un savoir-faire made in France initié il y a plus de 250 ans par les frères Revol, sur un segment haut de gamme.

Du modelage à l’émaillage en passant par le coulage de la pâte de porcelaine, Revol fabrique chaque année près de 4 millions de pièces parmi une gamme de près de 1 200 références. Une longévité qui a fait de Revol un acteur reconnu dans le milieu des arts de la table. « Nous travaillons essentiellement avec les professionnels de l’hôtellerie-restauration français et étrangers qui reconnaissent la qualité de fabrication, l’esthétique et la praticité de nos produits », fait savoir Olivier Passot. Si 70 % des revenus de l’entreprise sont faits en BtoB, « plus des trois quarts de notre chiffre d’affaires sont réalisés à l’export parmi 88 pays », précise le PDG, qui a lancé son site marchand destiné aux particuliers l’an dernier. 90 % des ventes en BtoC sont encore faîtes via des revendeurs.

Filiale aux États-Unis

Photo : Philippe Barret / Revol

Une prépondérance à l’international que l’entreprise doit beaucoup au père de l’actuel PDG, qui à la fin des années 1970 a prospecté de nouveaux marchés. « L’impulsion a démarré par le marché scandinave puis l’Europe et les États-Unis », précise Olivier Passot. Plus de 5 % du CA global est réalisé outre-Atlantique, devant l’Espagne, le Royaume-Uni et l’Allemagne. « En 2005, nous avons ouvert une filiale aux Etats-Unis pour sécuriser notre volume d’affaires et développer nos parts de marché ». Aujourd’hui, l’Asie monte en puissance avec la Chine et la Corée du Sud, qui valorise la touche française pour les arts de la table.

Un développement à l’international qui s’est fait en parallèle d’un renforcement des capacités de production de l’usine. Depuis 2010, l’entreprise, membre du club des Hénokiens rassemblant les entreprises familiales bicentenaires – le lyonnais Descours et Cabaud en est aussi membre – a investi plus de 4 M€ dans l’aménagement de son usine pour y installer un nouveau four tunnel de 46 mètres de long et moderniser des lignes de production.

Terre d’innovation

Malgré une concurrence asiatique à bas coût, la manufacture perpétue sa quête d’innovation pour séduire une clientèle exigeante. « Des enseignes comme Ikea, Maison du Monde ou Carrefour vendent de la vaisselle relativement créative à bas prix, explique le dirigeant. Nous nous différencions par notre capacité à proposer des produits singuliers tout en restant sur du haut de gamme », assure-t-il. Pour maintenir son rang, la marque a lancé une gamme de céramiques non poreuses compatibles toute cuisson ou plus récemment des tasses froissées issues à 100 % de boues de fabrication recyclée. De même, ses fréquentes collaborations avec des cabinets de design ou des grands Chefs comme Régis Marcon (Haute-Loire) continuent d’assurer la renommée de la manufacture.

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