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Le Moulin redéploie ses ailes après la crise Covid
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Le Moulin redéploie ses ailes après la crise Covid

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L’entreprise de restauration lyonnaise Le Moulin se relève de la période Covid qui a failli la laisser sur le carreau. L’entreprise multiplie les projets pour faire croître son chiffre d’affaires et être en mesure de rembourser les dettes contractées pendant la crise sanitaire.

Mathilde Arrault et Tom Thiellet, associés de l’enseigne Le Moulin — Photo : Le Moulin

Ses quiches, salades et plats cuisinés à partir de produits locaux dans ses deux restaurants situés dans les 8e et 9e arrondissements de Lyon régalent, à la pause déjeuner, les papilles des citadins. De 2014 à 2019, l’entreprise de restauration rapide Le Moulin (80 salariés) connaît une croissance annuelle moyenne de 47 %, stoppée net par l’épisode Covid.

Résultat, ses ventes plongent, passant de 3 millions d’euros sur l’exercice 2019/2020 à 2 millions d’euros l’année suivante. Au total, ses pertes atteignent 750 000 euros de mars 2020 à décembre 2022. La structure a pourtant perçu 800 000 euros d’aides sous la forme de chômage partiel (500 000 euros) et de fonds de solidarité (300 000 euros).

144 000 euros de ventes de cookies

En février et mars 2022, la 5e vague Covid, assortie du retour au télétravail, fait chuter à nouveau ses ventes de 50 %. Il y a alors péril en la demeure ! Ayant épuisé toutes les aides, pétri d’angoisse au sujet de l’avenir de sa société, Tom Thiellet, fondateur en 2006 et dirigeant de l’entreprise aux côtés de son associée Mathilde Arrault, lance une opération de ventes de cookies depuis sa page LinkedIn en février 2022 pour tenter de sauver les emplois de l’entreprise. 12 000 paquets sont vendus au prix de 12 euros, ce qui permet de récolter la somme de 144 000 euros. "Le bilan a été ultra-positif. Outre le fait que nous avons réussi à conserver tous nos emplois, cela a accru notre notoriété et servi notre activité événementielle", déroule Tom Thiellet.

Mais, pour survivre, Le Moulin a contracté une dette de 650 000 euros en prêts garantis par l’État. "Au total, les deux tiers de notre dette, qui s’élève à un million d’euros, proviennent des besoins de financement liés au manque à gagner de la période Covid", résume-t-il. Maintenant, il faut rembourser. "Nous devons faire de la croissance, avec un objectif de chiffre d’affaires d’environ 6 millions d’euros d’ici 2026", l’entreprise ayant réalisé 4,2 millions d’euros de chiffre d’affaires sur son dernier exercice, clos en juin 2022. Comme l’outil de production est sous-dimensionné, Le Moulin doit investir pour le faire monter en puissance. Dans ce but, Tom Thiellet prépare une levée de fonds d’environ 500 000 euros courant 2023.

Grandir pour rembourser la dette

L’objectif ? Développer en priorité l’activité traiteur (25 % du CA en 2022) notamment auprès d’une cible d’entreprises et de collectivités. Un atelier de production dédié à cette activité devrait voir le jour à Lyon cette année. D’autre part, l’entreprise étudie la possibilité de créer un laboratoire dans une autre ville de la région, dont les repas seraient distribués par son système de "charrettes", des vélos cargos de livraison au pied des bureaux. Le défi lié à cet impératif de développement est d’autant plus délicat à relever que Le Moulin compte bien poursuivre sa politique d’engagement environnemental et sociétal. Elle vient d’obtenir la certification AB50 % (au moins 50 % des achats de matières premières en valeur sont issus de l’agriculture biologique) et mène un lourd chantier pour aller vers le zéro déchet sur l’ensemble de ses activités d’ici fin 2024.

Agréée entreprise solidaire d’utilité sociale, elle est également entreprise d’insertion depuis novembre dernier avec le projet de créer 4 postes en insertion pour 2023.

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