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Le Groupe Tera entre en bourse pour préserver son indépendance
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Le Groupe Tera entre en bourse pour préserver son indépendance

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Spécialisé dans l’analyse, la mesure et la valorisation en temps réel de la qualité de l’air, le Groupe Tera, basé à Crolles (Isère) entre en Bourse le 18 juillet prochain. Quelques mois seulement après la sortie des trois fonds d’investissement qui l’accompagnaient depuis 2012, l’entreprise présidée par Pascal Kaluzny fait le choix du marché boursier pour renforcer sa visibilité et rester indépendant.

— Photo : Raynald Delfolie

« C’est d’abord une question de visibilité et de notoriété, assure Pascal Kaluzny, président fondateur du Groupe Tera (CA 2018 : 4,40 M€ / 27 salariés). Depuis l’annonce de notre introduction en Bourse il y a une semaine, vous n’imaginez pas le nombre d’interlocuteurs intéressés qui me contactent et me font part de leur intérêt. Même certains de nos clients sont partants pour participer à l’opération ».

L’entreprise iséroise qui développe des capteurs et des solutions d’analyse, de mesure et de valorisation en temps réel de la qualité de l’air, effectuera son entrée en bourse le 18 juillet prochain. Cette opération - la première introduction de l’année pour la place financière de Lyon Pôle Bourse et la deuxième en 2019 sur le marché Euronext Growth - marque le changement de cap que souhaitent engager les dirigeants.

Créée en 2001, l’entreprise s’est construite autour de l’enjeu de la qualité de l’air sur trois facettes de la chaîne de valeur : la création de laboratoires spécialisés dans l’analyse des polluants chimiques de l’air et la location de stations de mesure, la conception et l’industrialisation de capteurs, qu’elle fait fabriquer en France par un partenaire industriel. Plus récemment, elle s’est ouverte au digital avec le développement d’une application de modélisation et de valorisation des données relatives à la qualité de l’air pour optimiser la gestion des flux d’air dans les bâtiments par exemple. « La qualité de l’air est une réelle préoccupation des habitants et des politiques. C’est à la fois un enjeu de santé publique mais également un enjeu économique. On estime le coût de la pollution de l’air à près de 100 milliards d’euros par an en France », souligne Pascal Kaluzny.

Indépendance capitalistique

En 2012, l’entreprise lève 1,1 million d’euros auprès d’un pool d’investisseurs régionaux (InnovaFonds, Alpes Capital Innovation et Rhône Dauphiné Développement). Un tour de table qui lui permet de s’atteler au développement de solutions de mesure en temps réel avec des micros-stations et d’entamer l’industrialisation de ses capteurs. Depuis le début de l’année, elle a d’ailleurs autofinancé la production de 10 000 capteurs connectés pour répondre aux besoins du marché.

En fin d’année dernière, après six ans au capital, les fonds engagent leur sortie pour une valorisation de 1,5 M €. « Nous avions le souhait de redevenir maître et rester indépendant en prévision du projet d’introduction en Bourse », note Laurent Lequin, directeur général. Détenu par quatre associés (Pascal Kaluzny, 43 % du capital, Laurent Lequin, 24 %, Vincent Ricard, 10 % et Laurent Debard, 23 %), le Groupe Tera observe le marché boursier comme un moyen de rester libre : « Notre volonté de rester indépendant est primordiale dans le choix que nous engageons aujourd’hui », précise le fondateur.

Des ambitions affirmées

Avec cette opération, le groupe espère lever entre 6 et 6,9 millions d’euros auprès du public et d’acteurs institutionnels. Un apport financier doit lui permettre d’abord de renforcer ses positions en France et à l’international. Trois marchés sont particulièrement visés : les États-Unis, l’Europe et la Chine. Cette dernière figure d’ailleurs comme « un marché particulièrement prometteur » dans la mesure où plus de 100 000 stations de mesure de la qualité de l’air seront déployées en 2019.

Ensuite, l’entreprise prévoit également d’investir dans le développement de ses solutions digitales, à la fois sur les algorithmes d’analyse mais également sur une offre BtoC. Les applications des capteurs que l’entreprise conçoit sont étendues (smart building, transport, industrie, domotique, maintenance des bâtiments) et répondent à « un vrai enjeu environnemental ».

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