Le groupe SAB accélère sur le véhicule électrique
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Le groupe SAB accélère sur le véhicule électrique

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D'origine ligérienne, le fondeur SAB - spécialisé dans la fabrication de pièces en aluminium pour l'industrie automobile en particulier - enrichit son offre de modèles adaptés à des véhicules à énergie renouvelable.

2 ans après l’incendie qui a ravagé son usine de Timisoara en Roumanie, le groupe SAB vient d’inaugurer une nouvelle entité de production au Mexique. — Photo : Groupe SAB

C’est encore un marché de niche, estimé à 0,5 % du parc hexagonal. Pourtant le segment du véhicule électrique (200 000 modèles actuellement en circulation en France) bouscule les lignes et les habitudes de production de nombreux sous-traitants. La preuve avec le groupe SAB, ligérien d’origine et spécialisé en fonderie aluminium et usinage, dont 70 % du volume d’activité (CA 2018 : 100 millions d’euros ; 800 salariés) sert l’industrie automobile.

Historiquement tournée sur le véhicule diesel, cette entreprise familiale industrielle accélère sur les modèles à énergie renouvelable. Un virage stratégique qui « permet de pérenniser notre activité globale à partir du développement du segment électrique », précise Philippe Collange, directeur commercial et membre du comex de ce groupe présidé par Jean-François Grosselin, fils du fondateur. « Nous avons une approche diversifiée en fonction des typologies de pièces (design, taille et volumes annuels) très représentative des secteurs de l’industrie automobile ».

Robotisation

Concrètement, le groupe SAB – dont une grande partie de l’appareil de production est concentrée sur Montmerle-sur-Saône dans l’Ain – opère en direct sur ce segment avec PSA et Renault (avec lequel il vient d’être récompensé sur un programme de pièces pour moteurs électriques justement). Et sert de nombreux sous-traitants européens de rang 2. « Nous continuons à produire en priorité pour le marché des moteurs thermiques naturellement mais nous sommes obligés de suivre les tendances du marché et donc d’anticiper une baisse progressive des moteurs diesel », détaille le cadre dirigeant. Ces tendances montrent par ailleurs une poussée des pièces en aluminium – plus légères que celles en acier – dans le secteur automobile. Autant de signaux jugés favorables par la direction du groupe SAB.

Pour autant, cette dynamique sur le marché du véhicule électrique n’a pas engendré, pour ce dernier, d’enveloppe de financements dédiés. « Nous investissons continuellement dans la robotisation (pour ses propres besoins, le groupe possède dans l’Ain une usine d'intégration de robots, NDLR) et l’amélioration qualité de nos lignes de production », rappelle Philippe Collange. En 2018, le groupe SAB investissait ainsi dans une machine tomographique de contrôle haut de gamme de la qualité des pièces. « Cette expérience combinée sur la fonderie et l’usinage de précision permet de nous positionner facilement sur des projets électriques ».

Internationalisation

C’est aussi à l’international que le groupe SAB – qui rayonne localement jusqu’au Jura et la Saône-et-Loire, où sont implantées ses fonderies – pousse ses pions. 2 ans après l’incendie qui a ravagé son usine de Timisoara en Roumanie, le Ligérien vient en effet d’inaugurer une nouvelle entité de production au Mexique. Là, à Guadalajara, SAB veut servir le marché local en pièces aluminium automobile. Une nouvelle base hors de France, après le « traumatisme de la Roumanie ». « En quelques heures cette usine, que nous exploitions depuis 10 ans, est partie en fumée », se rappelle le directeur commercial du groupe.

Cet élan sur le marché nord-américain doit donc permettre au groupe ligérien de renouer avec l’international. Objectif : être au plus près des donneurs d’ordre. Aujourd’hui, presque tous les grands constructeurs mondiaux sont présents sur place, à l’instar de Renault Nissan qui opère depuis 2017 une usine XXL au cœur du pays. « La mondialisation impacte lourdement nos métiers. Pour faire la différence face à la concurrence, il faut adapter nos circuits de production », appuie Philippe Collange. « Cette implantation mexicaine nous permet de servir directement le marché US ».

Formation

Autre enjeu pour le groupe ligérien : l’attractivité du métier. Comme de nombreux acteurs industriels tricolores, le groupe souffre en effet d’un turn-over élevé. À la fois bureau d’études, fondeur et assembleur, le groupe est également en capacité de fournir en petites séries - à partir de 200 pièces - quantité d’autres acteurs industriels, en plus de l’automobile. « Mais la question des ressources humaines reste le plus grand défi de la métallurgie française. Nous sommes capables de remporter d’importants marchés mais incapables parfois de les honorer, faute de main-d’œuvre. C’est dramatique ». Pour pallier ce problème, le groupe SAB a fortement robotisé ses usines et a créé sa propre école de formation ; une « SAB Academy » interne qui forme en continu ses salariés. « De plus en plus sur les pièces pour moteurs électriques », confirme son directeur commercial.

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