Le budget de la CCIR amputé de 17 millions d'euros
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Le budget de la CCIR amputé de 17 millions d'euros

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Le président de la Chambre de commerce et d'industrie régionale, Philippe Guérand, annonce que les structures consulaires (représentant 400 000 entreprises) verront leur budget passer en 2018 de 240 millions d'euros à 223 millions d'euros. Et avance quelques pistes pour y faire face.

— Photo : Eric Soudan Alpaca

Le coup de rabot budgétaire de 30% effectué par l'Etat sur les Chambres consulaires entre 2014 et 2016 n'a pas suffi. Le ministère de l'Economie a annoncé en septembre dernier une nouvelle baisse, de 17% sur le prochain exercice. Soit, pour l'ensemble des 13 chambres de commerce et d'industrie régionales, une baisse de 17 millions d'euros sur un total de 100 millions d'euros de ressources délivrées par l'Etat. Charge à la Chambre régionale, "employeur unique de toutes les CCI" de trouver de façon collégiale des solutions pour encaisser cette ponction. Son budget total étant initialement de 230 millions d'euros.

Renoncer à certains services gratuits

"S'il avait été question de 3 ou 4%, le coup aurait été supportable", commente Philippe Guérand, président de la Chambre de commerce régionale d'Auvergne-Rhône-Alpes, qui annonce réfléchir à limiter le catalogue des prestations en fonction de la demande de leurs ressortissants. "On va devoir choisir, or choisir, c'est renoncer", claque le président à la tête de 2000 salariés dans les 13 CCI territoriales, soit 1700 équivalents temps plein. L'homme élu en décembre 2016 évoque la possibilité de "renoncer à certains services publics régaliens, donc gratuits", tout en pensant à en créer de nouveaux... mais payants.

Stratégie "de riposte"

L'objectif est de porter le chiffre d'affaires consolidé (90 millions d'euros en 2016) bien au-delà de ce montant. "À la condition que nos prestations ne rentrent pas frontalement en concurrence avec les entreprises locales", veut rappeler l'homme qui dirige l'entreprise Sier Constructeur, à Bron (CA 2016 : 29 millions d'euros). Parmi les choix possibles de diversification, une piste, évidemment, se dessine du côté de la formation continue. Mais d'autres devraient se préciser dans les semaines qui viennent. Le bureau composé de 120 élus, dont tous les présidents des CCI territoriales, doit se réunir pour élaborer la stratégie "de riposte".

Polarisation

Elu en décembre dernier à la tête de cette Chambre qui colle désormais aux contours administratifs de la région, Philippe Guérand annonce aussi un redécoupage des CCI en quatre "espaces de polarisation". L’idée serait qu’au sein d’un espace de polarisation ( Lyon et sa région, la zone Puy-de-Dôme / Cantal / Allier, celle de l’Isère / Drôme / Ardèche, et enfin la zone Ain / Savoie / Haute-Savoie) les services aux entreprises ne soient plus présents dans chaque CCI, mais regroupés en un seul lieu, dans une seule de ces CCI. Avec la charge de travailler pour l’ensemble des entreprises de l’espace de polarisation.

Autre mesure possiblement évoquée : la fusion, régulièrement mise en avant des CCI avec les Chambres des métiers. "Dans l'Allier; la Chambre des métiers est hébergée par la CCI territoriale, tandis qu'à Tarare, il existe un guichet unique", note Philippe Guérand.

La baisse de 17% non encore effective interviendrait après une première coupe budgétaire subie par les CCI en 2014-2016. A l'époque, un transfert de personnels en charge des fonctions support avait été opéré et centralisé quai Perrache, au siège de la CCIR. Plusieurs plans de sauvegarde de l'emploi avaient également conduit entre 2015 et 2016, à la suppression de 350 postes dans les 13 CCI territoriales.

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