Lyon
L'Appart Fitness conteste la fermeture de ses salles de sport en justice
Lyon # Tourisme # Sport

L'Appart Fitness conteste la fermeture de ses salles de sport en justice

S'abonner

La chaîne de salles de sport L'Appart Fitness, fondée à Lyon, a été contrainte de fermer le 28 septembre la moitié de ses établissements en France. Son fondateur et dirigeant Patrick Mazerot mène des actions en justice pour contester des fermetures administratives qu’il juge liberticides.

— Photo : L'Appart Fitness

Face à la décision de fermeture administrative des salles de sport pour 15 jours dans les villes placées en zone d’alerte renforcée et maximale, la réplique devait être immédiate. L’Appart Fitness conteste devant les tribunaux d’instance la légitimité des fermetures administratives de ses clubs, en faisant valoir le « référé liberté ». Mardi 28 septembre, les juges de Bordeaux et Cergy-Pontoise se sont prononcé contre. Ce mercredi et jeudi, la chaîne de salles de sport fait la même demande devant les tribunaux de Lille, Grenoble, Rouen, Rennes et Lyon.

Patrick Mazerot, fondateur et dirigeant de la chaîne de fitness née à Lyon en 1997, demande au juge de prendre en urgence une mesure nécessaire à la sauvegarde « de la liberté d’entreprendre ». A la tête de 700 salariés et d’une centaine de salles en France réalisant 60 millions d’euros de chiffre d’affaires, l'homme a bon espoir que quelques-unes puissent rouvrir. Car chaque jour qui passe se paye cash. La perte de chiffre d’affaires hebdomadaire est estimée entre 500 000 et 750 000 euros. À ce chiffre s’ajoutent les frais de loyers (certains atteignant de 20 000 à 40 000 euros par mois), le chômage partiel des salariés, le remboursement des prêts garantis par l’État…

Un protocole sanitaire strict déjà mis en place

Le dirigeant de L’Appart Fitness décrit "la stupeur, l’effroi, la surprise" qui l’ont saisi en comprenant qu’il allait devoir fermer 50 % de ses salles en France. La Fédération nationale des entreprises des activités physiques de loisirs (FranceActive FNEAPL) avait pourtant communiqué, par souci de transparence, aux autorités administratives, les douze pages du protocole sanitaire mis en œuvre par l’ensemble de la profession. « Samedi (26 septembre, NDLR), j’ai assisté à la fermeture de trois salles. Un déchirement, rapporte Patrick Mazerot. Nous avons investi 10 millions d’euros en 2020 pour respecter les gestes barrières et autres mesures de distanciation sociales dans nos salles : changement des climatisations, suppression d’une machine sur deux, limitation de la fréquentation de nos salles… », liste ce sexuagénaire.

L’homme, également vice-président de FranceActive FNEAPL (1 700 adhérents dont Keep Cool, L’Orange Bleue, Basic Fit ou Fitness Park…) dénonce l’absence de concertation avec le Ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, ou les préfets. « Nous avons l’addition : avec 50 millions d’entrées cumulées chez les adhérents de lé fédération entre le 2 juin et le 25 septembre, représentant quelque 7 millions de clients environ, seuls 10 à 30 cas de Covid + par adhérents (soit 100 à 300 cas au total) ont été signalés. Aucune contamination, aucun cluster n’a son origine dans nos murs », assure-t-il.

Pas de rebond avant septembre 2021

La chaîne L’Appart Fitness, qu’il a fondée il y a 23 ans, a perdu 30 % de chiffre d’affaires annuel entre mars et juin et accuse encore 30 % de désistements fin septembre. « La perte de confiance de nos clients, c’est ce que nous redoutons le plus. Nos chiffres d’affaires décollent en septembre, ou en janvier, au moment des bonnes résolutions… Cette fois, nous n’espérons pas de rebond avant septembre 2021, et encore », anticipe le Lyonnais, dont 95 % de la clientèle a moins de 65 ans.

Comme vice-président de la fédération professionnelle, Patrick Mazerot avance qu’une centaine d’entreprises du secteur n’ont pas survécu au confinement du printemps. « On redoute une casse bien pire,400 à 500 salles sont en danger immédiat avec ce qui nous tombe sur la tête », conjecture le dirigeant.

Lyon # Tourisme # Sport