Reach, directive biocide... Les réglementations s'empilent au fil des années. Les entreprises évoluant dans le milieu de la chimie n'ont d'autres choix que de suivre la cadence. À coût de millions d'euros dépensés en R & D et démarches administratives. Une enveloppe conséquente pour le budget d'entreprises de taille moyenne.
Acquisition de CMPC
Pour répondre à cette problématique, Laboratoires Ceetal à Saint-Étienne, fabricant de spécialités chimiques pour l'hygiène et la maintenance industrielle, a décidé de grossir à marche forcée pour atteindre d'ici deux ans un chiffre d'affaires de 20 millions d'euros, une taille critique jugée suffisante face aux contraintes du secteur. Plutôt qu'une croissance organique, au rythme incertain, Jean-Claude Vidal, le président de Laboratoires Ceetal, a fait le choix de la croissance externe. Deux ans après avoir racheté Hygiena (Dijon ; 5 salariés ; CA : 700.000 euros), sa holding Sofidal a repris, mi avril, l'entreprise CMPC implantée dans le Lot (CA 2016 : 7 millions d'euros ; 60 salariés ; RN 2016 : 160.000 euros) et positionnée peu ou prou sur les mêmes métiers. Ceetal entend ainsi asseoir son emprise sur le marché et diluer les coûts réglementaires. « CMPC est une entreprise vieillissante mais en bonne santé. Nous sommes très complémentaires en terme de couverture géographique », commente Henri Callet, directeur marketing et export, membre du conseil d'administration et salarié de l'entreprise depuis 29 ans. « Nous étions en veille plus qu'active depuis plusieurs années mais jusqu'ici nous n'avions pas déniché d'entreprise correspondant à nos attentes ». Des synergies produits et des synergies humaines devraient être mises en place dans les prochains mois. « C'est un beau challenge de racheter une entreprise de cette taille pour une PME comme la nôtre. Le jeu en vaut la chandelle ! ». Les deux entités restent distinctes et si les commerciaux pourront à terme vendre les deux gammes, les deux marques, connues sur la place, perdureront. Henri Callet ne cache pas que, malgré cette grosse opération, son président Jean-Claude Vidal reste en veille très active pour dénicher, dans les 3/4 ans à venir, une autre pépite et consolider ainsi cette fameuse " taille critique " tant recherchée.
Renaissance
L'acquisition de CMPC marque symboliquement la renaissance des Laboratoires Ceetal, sept ans après leur sortie du plan de sauvergarde ouvert en 2009 (plan de remboursement sur dix ans). « A cette époque, nous avions une filiale de fabrication, LSC. Elle était clairement surdimensionnée. Il nous manquait 600 tonnes pour la faire tourner correctement ». Elle a été reprise par le Stéphanois Laboratoire Meriel (CA 2016 : 4,7 millions d'euros ; RN 2016 : -149.000 euros) en 2010. Depuis, Ceetal lui sous-traite l'intégralité de sa fabrication, s'est réorganisée avec notamment un plan de licenciement de 18 personnes. Elle a retrouvé un résultat net honorable de 270.000 euros en 2016. Et prévoit de presque doubler son chiffre d'affaires sous deux ans...
