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Labaronne-Citaf lance une nouvelle citerne
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Labaronne-Citaf lance une nouvelle citerne

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Le spécialiste des solutions de stockage compte sur son innovation pour consolider ses résultats à l'issue de sa période de redressement judiciaire.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Avec plus de 3 000 citernes souples fabriquées chaque année, le groupe Labaronne-Citaf est l'un des leaders du domaine du stockage de liquides. Il dessert un large éventail de clients : protection civile, armées, organisations humanitaires, collectivités, agriculture, industrie, BTP, environnement... Grâce à un travail de neuf mois en partenariat avec le bureau d'études de l'Insa de Lyon et l'entreprise Serge Ferrari, la société vient de lancer un nouveau modèle de la citerne autoportante qui a fait son succès, permettant désormais de stocker jusqu'à 2000 m3 de liquide.

Mais son prochain défi est d'une toute autre nature. Parmi les marchés historiques du groupe, figure la fourniture de citernes pour les organisations humanitaires tels que Médecins du Monde ou des agences de l'Onu. Une activité qui représente 10 à 40% des ventes, en fonction des années. Mais ce marché est aussi facteur de risques : suite à un effondrement conjoncturel début 2016, la société a été placée en redressement judiciaire en juin dernier. « Nous sommes passés de 9 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2015 à 7 millions d'euros en 2015. 1,2 million d'euros des 2 millions manquants provenaient du marché de l'humanitaire », glisse Benoit Balandras, directeur général de Labaronne-Citaf. Plutôt qu'une baisse de la demande, il parle de besoins qui ont évolué. « On assiste à des changements de méthodes. Les populations peuvent être déplacées moins longtemps qu'auparavant, certains pays peuvent refuser l'aide internationale.»

Reprise par des cadres ?

Après le départ de huit salariés et le gel du paiement des fournisseurs, un appel d'offres a été lancé début janvier pour une reprise totale ou partielle de l'entreprise, dans le cadre du redressement. «Les commandes reprennent. Nous espérons pouvoir retrouver prochainement les salariés qui sont partis », ajoute Benoit Balandras, qui affirme qu'il n'est pas exclu qu'une équipe de cadres se constitue pour la reprise. « Mais il existe aussi la possibilité qu'un groupe extérieur vienne pour nous aider à prendre de la hauteur ». Son premier objectif ? Consolider le chiffre d'affaires de 7 millions d'euros en 2017, et passer le cap de la période d'observation qui doit se terminer le 5 juillet prochain.

Des relais de croissance

Présent sur tous les continents par le biais de distributeurs, Labaronne-Citaf réalise 30 à 40% de ses ventes à l'export et espère en profiter pour booster sa croissance. « Les besoins en eau au niveau mondial sont un axe de développement majeur dans tous les pays près de l'Equateur et peuvent être très divers : en Amérique du Sud, ce sont surtout des demandes de stockage d'eau pour la consommation humaine, alors qu'en Allemagne, c'est plutôt pour l'agriculture».

R&D

Pour cela, la société mise à la fois sur sa présence lors des salons internationaux et sur une équipe de quatre personnes trilingues dédiées à l'export. À son arrivée, le directeur général a également entrepris une réorientation stratégique, avec un renforcement de la R&D, qui vise aussi à donner de nouveaux relais de croissance au groupe, déjà détenteur de cinq brevets. Quatre des 35 salariés sont aujourd'hui dédiés à la R&D, tandis que le budget alloué à cette question avoisine les 2 à 3% du chiffre d'affaires, notamment grâce au crédit impôt-recherche. Cette stratégie a déjà permis à Labaronne de développer des produits de niche, avec des citernes utilisées comme des airbags pour éviter la fracturation des roches dans les carrières, ou comme des lests pour tester les télécabines des Alpes. Mais ces produits ne représentent que 10% de son chiffre d'affaires.

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