
Les créateurs
Derrière Pollen se cachent deux associés. Le premier, Maxime Paget, a 28 ans. Après sept ans chez Potager City, pour lequel il crée la filiale Sud et gère les achats du groupe, il s’intéresse au bien manger des salariés. « Je trouvais que les salariés dans les quartiers d’affaires mangeaient mal à midi et souhaitais leur proposer des plats concoctés avec des produits frais locaux », souligne-t-il. Pour cela, il s’associe à Jean-Sébastien Bez, 41 ans, ancien directeur industriel dans le secteur médical, qui souhaite lui aussi se reconvertir dans la restauration tout en mettant en place « une structure managériale bienveillante ». Après deux ans de réflexion, ils ont lancé Pollen, une SAS au capital de 30 000 €, début juillet.

Le concept
Après trois mois d’activité, Pollen a installé sa ruche dans le quartier de Montchat (Lyon 3e) où le laboratoire compte déjà 9 personnes qui s’affairent à préparer des repas équilibrés à petits prix (de 8,90 à 11,90 €). « Le concept, c’est d’allier alimentation locale et livraison responsable », décrit Maxime Paget. Pollen concocte des plats cuisinés à base de produits locaux livrés à vélo triporteur en bas des immeubles de bureaux. L’approche locale touche même le moyen de livraison, puisque les vélos sont conçus par la start-up de Villeurbanne Yokler.
« Chez nous, les cuisiniers sont aussi livreurs », précise Maxime Paget. Concrètement, les clients commandent en ligne avant 11 heures, choisissent le point de livraison le plus proche de leur lieu de travail et récupèrent leur repas à l’heure indiquée. « Ce fonctionnement groupé des livraisons nous permet d’éviter de faire payer la livraison tout en salariant nos livreurs », explique le cofondateur, lauréat du réseau Entreprendre. Avec 500 000 euros investis dont 400 000 de prêts bancaires, les deux fondateurs, qui disposent de sept vélos triporteurs, visent les 800 000 euros de chiffre d’affaires pour leur première année à Lyon. Neuf arrondissements sont déjà couverts par la jeune pousse.
Les perspectives
La suite de Pollen ? Maxime Paget l’imagine aisément se déporter dans les grandes métropoles de France : Paris, Marseille, Nantes, Nice, Toulouse. « Pour cela, il nous faudra lever des fonds l’année prochaine », note-t-il. Face à ses principaux concurrents comme Frichti, FoodChéri ou DejBox – les deux derniers sont détenus par Sodexo ou Carrefour et délèguent la livraison ou la préparation des repas –, Pollen compte miser sur son avantage concurrentiel : la maîtrise de l’ensemble de la chaîne de production. « On va chercher nos produits chez les producteurs dans la région, on prépare les plats et on les livre directement aux clients », rappelle Maxime Paget. D’ici la fin 2021, Pollen compte doubler ses effectifs pour faire face à la croissance attendue de son service de livraison de repas.