Drôme
La start-up Euveka au bord du dépôt de bilan
Drôme # Industrie # Innovation

La start-up Euveka au bord du dépôt de bilan

S'abonner

Malgré plus de quinze prix d’innovation en France et à l’international (dont le CES 2018), la start-up drômoise Euveka, qui a mis au point un mannequin-robot pour l'industrie textile, est au bord du gouffre. Sa dirigeante Audrey-Laure Bergenthal lance un appel à l'aide.

— Photo : Euveka François Goize

Le sort s’acharne-t-il envers les dirigeantes de start-up industrielles de la région ? Après Eléonore Blondeau (Clean Cup) et Jade Le Maître (Hease Robotics), qui ont toutes deux mis la clé sous la porte fin 2019, c’est au tour de la société industrielle Euveka d’être dans la tourmente. « Le 31 janvier 2020, nous n’aurons plus de trésorerie pour payer les 33 salariés », lance sa dirigeante Audrey-Laure Bergenthal, âgée de 37 ans. Et pour cause : elle n’a pas trouvé de fonds d'investissement pouvant l’accompagner.

« Sous dix jours j’ai besoin de 300 000 euros de trésorerie, et je cherche un fonds capable de nous aider à hauteur de 2,5 M€ » indique la jeune femme, qui annonce avoir généré 2 M€ de revenus cumulés en deux ans. Euveka s'est spécialisé, depuis 2011, dans les technologies robotiques pour l'industrie du textile. L'entreprise développe des mannequins de couture robotisés et connectés, pouvant reproduire n'importe quelle morphologie.

« L’industrie fait peur aux investisseurs »

Alors comment Audrey-Laure Bergenthal s’est-elle retrouvée dans une telle urgence ? « Mon interprétation : l’industrie fait peur aux investisseurs », claque-t-elle. « On me dit que j’ai trop de salariés, déplore-t-elle, mais moi je vends un produit qui repose sur du hardware, du software, du code… et je sers des grands comptes, comme Etam, Adidas, Établissements Thierry, Chanel : ce produit technologique de rupture ne se contente pas de quatre personnes. »

Alors qu’elle a abandonné l’idée de créer une filiale aux États-Unis, la dirigeante installée dans la Drôme, avec Philippe Joffard comme fournisseur, admet ne pas avoir assez tôt fait appel à des fonds, « mais je voulais être certaine de la qualité du produit et de la satisfaction des premiers clients », assume-t-elle.

Selon elle, sa situation résulte d’un manque de fonds d'investissement de grande taille « adaptés à des start-up industrielles » alors que justement, devenir un « nouveau champion industriel, ça prend du temps ». Ultime espoir : la jeune femme doit rencontrer sous quelques jours Cécilia Téjédor, directrice de l’agence Auvergne Rhône-Alpes Entreprises, bras armé économique de la Région.

Drôme # Industrie # Textile # Innovation