« Nous sommes passés de quelques milliers d’euros en 2018 à plus d’un million d’euros de chiffre d’affaires en 2019 », se réjouit Nicolas Salah, président d’IP3 Concept. Cette start-up stéphanoise a mis au point Ipcube, une technologie de rupture pour la fabrication in situ de palettes en carton sur-mesure.
« La palette en carton, pour remplacer la palette en bois, existe depuis trente ans, mais cela ne fonctionnait pas bien, car il fallait des machines lourdes et volumineuses pour les produire et les prix n’étaient pas compétitifs. Nous avons réussi à mettre au point des machines qui ne prennent pas de place (20 m²), permettent de produire des plots et planchers de palettes sur-mesure, en juste à temps, et directement sur le site de nos clients », explique Nicolas Salah.
Véritable révolution pour la logistique, cette technologie permet de faire la chasse aux rejets de CO2, en réduisant les volumes et coûts de transport, puisque les palettes sont désormais produites sur place par les clients. « Et comme elles sont produites à la demande, cela permet aussi de diviser par dix les surfaces utilisées pour le stockage », complète le président d’IP3 Concept.
AstraZeneca déjà conquis
Des arguments écologiques et économiques qui ont permis de séduire l’un des géants de la pharmacie, le groupe AstraZeneca (18 Md€ de CA). « Nous avons fait notre preuve de concept avec eux et, début 2018, ils nous ont confié l’intégralité de leur volume de palettes pour la France. Elles partent de Dunkerque pour le monde entier. Cela représente un marché à 800 000 € », se félicite Nicolas Salah.
Fondée en 2014, la start-up stéphanoise, qui jusqu’alors avait surtout "brûlé" du cash pour mettre au point sa technologie, faire des tests marchés en France et à l’international et sécuriser son innovation en investissant dans une stratégie de brevets, a ainsi vraiment pris son envol.
« Pour l’instant, nous produisons les palettes pour AstraZeneca de chez nous. Chaque semaine, ce sont deux semi-remorques qui partent de Saint-Étienne mais, dans le futur, l’idée est d’installer nos machines chez des prestataires de proximité. Le but, c’est qu’ils s’approprient notre technologie et de migrer vers un modèle économique similaire à celui du photocopieur », développe Nicolas Salah.
15 M€ de CA sous cinq ans
Fort de ce premier "gros" client de référence, IP3 Concept entend désormais accélérer son développement. « Nous avons de belles perspectives avec des grands comptes, qui sont en train de redéfinir toute leur logistique. Mais puisque l’innovation passe par la visibilité, il va nous falloir lever des fonds pour accélérer », confie le président d’IP3 Concept, qui ambitionne de lever entre 3 et 5 millions d’euros sous trois à dix-huit mois.
« Nous travaillons aussi sur une diversification avec le développement d’un plot en plastique 100 % recyclable pour répondre à des clients qui stockent des produits jusqu’à deux mois sous la pluie », détaille Nicolas Salah. Sous cinq ans, il ambitionne d’atteindre les 15 M€ de chiffre d’affaires et une vingtaine de salariés.