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La Métropole de Lyon veut résilier le contrat de concession Rhônexpress
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La Métropole de Lyon veut résilier le contrat de concession Rhônexpress

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Le dossier Rhônexpress, du nom de la liaison ferrée qui dessert le centre-ville à l’aéroport Saint-Exupéry, connaît un nouveau rebondissement. Jugeant le service trop cher pour les usagers, la Métropole a entamé il y a six mois des discussions pour renégocier le contrat. Faute d’accord, la collectivité demande aujourd’hui la résiliation du contrat de concession liant la Métropole, le Sytral (l’opérateur des TCL) à l’opérateur Vinci, délégataire du service.

— Photo : Ibou69100/Wikipedia

Après des mois d’échanges autour de la renégociation du contrat de concession Rhônexpress, le compte n’y est toujours pas pour la Métropole de Lyon. David Kimelfeld, président de la collectivité vient de demander la convocation d’un conseil syndical extraordinaire du Sytral en janvier pour voter la résiliation du contrat qui lie la collectivité et le syndicat de transport lyonnais à Vinci, délégataire du service Rhônexpress, qui dessert l’aéroport Saint-Exupéry. Dans un communiqué, la présidente du Sytral, Fouziya Bouzerda, dit prendre acte de la demande.

« Le contrat actuel est extrêmement défavorable pour les usagers du Rhônexpress et du T3 ainsi que pour le contribuable », a relevé David Kimelfeld, à l’occasion d’une conférence de presse organisée vendredi 6 décembre. La renégociation entamée fin avril visait à proposer une nouvelle offre tarifaire moins onéreuse pour les usagers (un aller-retour entre l’aéroport et la Part-Dieu coûte 28,30 € et 16,30 € pour un aller simple), améliorer la desserte de la ligne de tramway T3 dont la voie est aussi occupée par la liaison Rhônexpress. Enfin, la Métropole souhaitait que le contrat soit rééquilibré au profit de la collectivité. « C’est un contrat d’un autre temps, qui a été mal négocié », par le Conseil général du Rhône, a notamment martelé le président de la Métropole.

Des points d’achoppement

« Les propositions avancées par Vinci à l’issue de la négociation avec la Métropole et le Sytral sont inacceptables », a donc fait savoir Gérard Claisse, vice-président de la Métropole en charge des marchés publics. Dans ses propositions, Rhônexpress a « consenti à de petits efforts sur les tarifs et les temps de parcours » admet-il. Selon des informations de nos confrères de La Tribune Auvergne Rhône-Alpes, Vinci proposerait une baisse allant de 14,3 % sur un aller-retour à 18,7 % sur un aller simple.

Trois points de blocage ont été relevés. Le premier concerne le rééquilibrage économique du contrat. « Il y a une contradiction entre les chiffres apportés par Vinci au sujet des prévisions de trafic, lesquelles sont sous-évaluées pour Rhônexpress tandis que les chiffres de fréquentation de l’aéroport, géré par Vinci Airports, sont en forte hausse », a relevé David Kimelfeld.

Autre point négatif soulevé par la métropole : le risque financier pesant uniquement sur l’entreprise exploitante de la ligne, la société CFTA (groupe Transdev). « L’effort financier est prélevé sur la marge de CFTA. La logique est encore la même : Vinci préserve la rentabilité financière des actionnaires », relève le président de Métropole de Lyon.

C’est enfin sur la question du transfert des risques de l’exploitation du Rhônexpress que la Métropole s’oppose aux propositions de Vinci. « Ils réécrivent la clause relative au non-respect des temps de parcours en faisant porter la responsabilité sur le Sytral », note Gérard Claisse.

Quelle suite ?

Le vote des élus du conseil syndical du Sytral est prévu au mois de janvier 2020. En cas de résiliation, un préavis de huit mois est prévu avant l’arrêt effectif. Une question demeure : quid du coût de la résiliation du contrat, estimé par la Chambre régionale des comptes à 37,9 M€ ? Si David Kimelfeld ne confirme pas le montant, il préfère considérer ce coût comme un investissement dans le temps. « On peut espérer avoir une rentabilité de la ligne Rhônexpress après 2030 », concède-t-il.

Tenant à rassurer les usagers, la Métropole de Lyon s’engage à ce que le service ne s’arrête pas et continuera à être exploité par la société CFTA. Du côté de la collectivité, une chose est certaine : « on peut envisager une baisse des prix du ticket de 20 à 25 % », soit plus que ce que proposerait Vinci.

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