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La medtech AAA vise un milliard d'euros de chiffre d'affaires en 2021
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La medtech AAA vise un milliard d'euros de chiffre d'affaires en 2021

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Spécialisée dans la médecine nucléaire moléculaire, la medtech aindinoise - adossée au géant suisse Novartys - monte en puissance en Europe et aux États-Unis. Et anticipe un chiffre d'affaires d'un milliard d’euros à l’horizon 2021, porté notamment par son traitement innovant contre le cancer.

Le medtech aindinoise, rachetée par Novartis 3,9 milliards de dollars, compte 860 salariés (dont 150 en France). — Photo : AAA

L’envol à l’ombre d’un géant. Depuis son rachat pour 3,9 milliards d'euros l’an dernier par le géant pharmaceutique suisse Novartis, la pépite AAA (acronyme de Advanced Accelerator Applications) – spécialisée dans la médecine nucléaire moléculaire – a bel et bien changé de tempo. Et accélère sur tous ses marchés.

AAA porté par une molécule, le Lutathéra

Son principal carburant ? Le Lutathéra, du nom de cette molécule maison permettant de traiter des tumeurs neuroendocrines principalement digestives, qui a obtenu, au cœur de l’été, son autorisation de remboursement en France. Le résultat « de longues négociations avec le comité économique de produits de santé (CEPS) », confie Richard Valeix, directeur général France de cette medtech basée à Saint-Genis-Pouilly, dans l'Ain, et qui compte 860 salariés (mais seulement 150 dans l’Hexagone).

Le verrou français a donc sauté. « Lutathéra est désormais remboursé aux États-Unis, au Canada et sur l’ensemble des grands pays européens, en France, mais aussi en Allemagne, en Espagne, en Italie et au Royaume-Uni », se félicite le dirigeant. Ce qui devrait permettre à la médecine nucléaire portée par AAA – créé en 2002 par des anciens du CERN, ce laboratoire de recherche XXL pour la physique des particules – de faire pleinement ses preuves sur ces marchés cibles. « C’est une approche révolutionnaire », soutient Richard Valeix. L’élément radioactif que contient le Lutathéra se désintègre et émet des rayonnements qui vont entraîner la mort des cellules cancéreuses, en limitant les effets sur les cellules saines qui sont autour.

AAA à plein régime en 2021

Ainsi positionnée, AAA anticipe une forte poussée de son chiffre d’affaires, qui pourrait dépasser le milliard d’euros dès 2021 (contre 325 millions d’euros sur son dernier exercice). Sortie du Nasdaq à l’occasion de son rachat par le géant suisse Novartis, la medtech profite par ailleurs à plein de la dynamique de sa nouvelle maison-mère. « On s’appuie beaucoup sur la ressource de Novartys », confirme son DG français.

Prochaine étape ? S’imposer comme le leader mondial de la médecine nucléaire, ce qui suppose d’étoffer son portefeuille. Voilà pourquoi, il y a tout juste un an, AAA s’emparait, pour 2 milliards de dollars, de l’américain Endocyte, spécialisé également dans l’oncologie (cancer de la prostate) et dont les techniques de traitement sont complémentaires. « Nous avons, depuis, une phase 3 en cours de finalisation », précise Richard Valeix. Si celle-ci est validée, viendra le temps du dépôt de dossiers d’enregistrement sur l’Europe et les États-Unis. Puis une mise sur le marché, espérée en 2021 ou l’année suivante.

Vers un déploiement mondial

Géographiquement, l’entreprise cherche, par ailleurs, à explorer de nouveaux marchés, en visant en particulier l’Amérique latine et l’Asie. « Nous enregistrons actuellement Lutathéra au Japon et avons un lancement en cours en Corée », énumère le dirigeant.

Sur la Chine « c’est plus compliqué », reconnait-il. « Mais nous sommes en négociation ». Objectif assumé : être l’acteur référent en médecine nucléaire sur l’ensemble de ces pays. Pour ce faire, la medtech aindinoise pourrait aussi procéder à de nouvelles opérations de croissance externe.

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