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King Jouet se lance à l'assaut des centres-villes
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King Jouet se lance à l'assaut des centres-villes

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Face à la concurrence d’internet, le groupe isérois King Jouet, qui possède 240 magasins de jouets et jeux dont 90 % en périphérie des villes, cherche à renforcer sa présence au cœur des grandes métropoles.

Le groupe isérois King Jouet a inauguré fin avril son premier magasin en centre-ville, à deux pas du prestigieux Grand Hôtel-Dieu à Lyon — Photo : King Jouet

Un écrin de 600 mètres carrés, qui jouxte le prestigieux Grand Hôtel-Dieu sur la Presqu’Île de Lyon… L’endroit – inauguré fin avril et entièrement dédié à l’enfance - vaut de l’or. Pourtant, le maître des lieux n’est pas habitué aux adresses « 5 étoiles ». C’est en effet le groupe isérois King Jouet (CA 2018 : 250 millions d’euros / 240 magasins dont 140 en propre) qui, ici, est à la manœuvre. Pour ce spécialiste du jouet, connu pour ses implantations au sein de zones commerciales dites périphériques, cette incursion sur ce segment « cœur de ville » est une première. « Avec ce nouveau point de vente lyonnais nous inaugurons un concept qui vise à capter des consommateurs plus urbains et plus connectés », résume Philippe Gueydon, directeur général de l’enseigne.

Jouer la carte du « design in France »

Cette stratégie de conquête qui cible les cœurs d’agglomérations mise sur « l’expérience client » et une offre de proximité étoffée. Ce concept inédit pour King Jouet - qui a nécessité à Lyon un investissement de 500 000 euros de travaux - s’affranchit pour cela des codes graphiques et scénographiques communs aux autres magasins du groupe. Là, des bornes interactives, avec plus de 20 000 références, permettent de commander un article ou de connaître en temps réel l’état des stocks. À l’étage, une nouvelle signalétique (« je m’éveille », « j’imagine », etc.) délimite élégamment les univers dédiés. L’enseigne joue aussi la carte du « design in France », en proposant à son catalogue 50 % de créateurs et fabricants tricolores, contre 10 à 30 % dans les autres magasins King Jouet.

Suffisant pour faire la différence sur ce secteur « chahuté », dixit Philippe Gueydon, par les géants du numérique ? « Ce concept est en tout cas notre réponse aux nouvelles demandes du consommateur », appuie-t-il. « Il ne s’agit pas de concurrencer Amazon sur son terrain mais d’offrir de nouveaux outils, digitaux notamment, qui permettent d’affirmer notre métier de spécialiste du jouet ». Et ainsi de renforcer la stratégie web-to-store du groupe qui revendique chaque année 3 millions d’euros d’investissements dédiés à la transition numérique.

30 magasins urbains d’ici à 2020

Ce magasin lyonnais flambant neuf n’est pas un simple galop d’essai, prévient Philippe Gueydon. L'enseigne entend inaugurer sous trois ans une trentaine de points de vente jumeaux dans plusieurs métropoles, dont cinq dès cette année. D’ici à fin juin, un concept identique ouvrira ses portes à Strasbourg, près de la place Kléber. « Si tout se passe bien, nous devrions ouvrir notre premier magasin parisien dans les prochains mois », poursuit Philippe Gueydon.

Pour alimenter sa croissance (+ 4,5 % en 2018), King Jouet n’exclut pas de futurs regroupements. Présent en France et en Suisse (où il génère 7 % de son chiffre d’affaires), le groupe espère en effet profiter d’une consolidation annoncée du marché du jouet. « Il y a aujourd’hui une saturation du nombre d’acteurs. Il y en aura moins demain. Nous sommes ouverts à la discussion », précise Philippe Gueydon. Sans pour autant en dire davantage sur ces potentielles « alliances ».

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