Kappa City Biotech s'engage dans la détection rapide du Covid-19
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Kappa City Biotech s'engage dans la détection rapide du Covid-19

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Biotech spécialisée dans les tests de dépistage anti-drogue, Kappa City Biotech a été sélectionnée par le ministère des Armées pour mettre au point et fabriquer des tests de dépistage rapide du Covid-19. Avec plus de 750 000 euros reçus, la société de Montluçon veut participer à redonner une indépendance industrielle et sanitaire à la France.

— Photo : DR

Si la crise sanitaire a révélé les manques de la France en matière d’indépendance industrielle quant à sa capacité à produire des masques ou de produits d’hygiène, elle a également mis à jour la faiblesse française relative à sa capacité de dépistage et sa dépendance à des acteurs étrangers. L’Agence de l’innovation de défense (AID), rattachée au ministère des Armées a pour cela lancé, dès le 19 mars 2020, un appel à projets destiné à accompagner financièrement (10 millions d’euros de budget) des initiatives consacrées à la lutte contre le Covid-19. Parmi les 37 dossiers sélectionnés, l’entreprise de biotechnologie, Kappa City Biotech (CA 2019 : 1,3 M€ / 10 salariés), basée à Montluçon (Allier) va recevoir 776 000 euros pour développer et produire à grande échelle des tests de détection du Covid-19.

« Nous avons répondu à cet appel à projet tardivement et un peu par hasard, mais il nous semblait important de répondre à la problématique d’autonomie de la France en cas de crise majeure comme nous venons le vivre », explique Frédéric Rodzynek, directeur général de Kappa City Biotech, conscient que la crainte d’une deuxième vague dans les prochains mois demeure.

Du test antidrogue au Covid-19

Photo : DR

Créée en 2009, la biotech est, depuis son origine, spécialisée dans les tests de dépistage rapides de drogue et stupéfiant. « Nous fabriquons des tests lateral flow (à flux latéral, NDLR) qui réagissent grâce à la réaction d’anticorps et d’antigènes pour détecter un marqueur en particulier, et pour lequel nous fournissons des entreprises, des hôpitaux, mais aussi des particuliers ou des centres de recherche du monde entier », précise le dirigeant. Reconnu internationalement pour ses tests, KappaCity produit sur ce segment plusieurs centaines de milliers de tests chaque année.

Un savoir-faire que l’entreprise a désormais choisi de transposer sur la lutte contre le coronavirus. « Nous savons développer et fabriquer des tests de dépistages rapides, d’où notre volonté de participer à cette lutte commune en réorientant notre R & D et notre outil industriel vers des tests sérologiques », fait-il savoir. L’objectif ? Parvenir à développer un test de détection rapide pour ensuite industrialiser sa production.

Opportunité de croissance

« Nous avons l’expertise et le savoir-faire dans le test rapide pour contribuer, enfin, à donner à la France une souveraineté sanitaire et ne plus dépendre de la Chine », note Frédéric Rodzynek. L’enveloppe attribuée par l’AID permettra de lancer les travaux de R & D et d’obtenir sous trois mois une première validation clinique. « Ensuite, viendra le temps de la montée en puissance industrielle pour produire en masse. Nous espérons débuter cela d’ici novembre », avance le dirigeant qui n’arrête pas pour autant sa production de tests antidrogue.

Si le calendrier est respecté, le directeur général compte arriver à produire plusieurs centaines de milliers de tests de dépistage du Covid-19 par semaine. « Cela passera par des investissements lourds pour se doter d’un outil industriel adapté à nos ambitions », souligne-t-il, tout en repoussant la perspective de lever des fonds avant la phase 2 de la recherche. « Tout va dépendre de la première validation clinique », note-t-il.

Pour parvenir à industrialiser la fabrication de test anti-Covid-19 et libérer de la place dans ses locaux, Frédéric Rodzynek anticipe déjà de déménager les bureaux ailleurs afin de pouvoir installer des lignes de production supplémentaires. Une opportunité de développement que le dirigeant perçoit surtout comme « une opportunité de se rendre compte des faiblesses françaises et de tout faire pour que ça n’en soit plus une ».

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