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Joa signe une acquisition record
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Joa signe une acquisition record

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Le groupe lyonnais d'établissements de loisirs Joa met la main sur les huit casinos du groupe Émeraude, cinquième opérateur français. Plus grosse acquisition réalisée ses quinze dernières années sur le marché tricolore des jeux d’argent et de hasard, elle permet à Joa de s'imposer comme un acteur majeur.

Le casino de La Seyne-sur-Mer (Var) est l'un des 34 sites du groupe lyonnais d'établissements de loisirs Joa, devenu deuxième opérateur français suite au rachat des casinos du groupe Émeraude — Photo : © G. Perret

Le groupe Joa fait tapis.... et remporte la mise. En officialisant, le 1er juillet, le rachat d'Émeraude, cinquième opérateur français de casinos, le groupe lyonnais Joa signe la plus grosse acquisition réalisée ses quinze dernières années sur le marché français des jeux d’argent et de hasard. Propriété de la famille Landowki, également exploitante de péniches sur la Seine, le groupe (CA 2018 : 65 M€ / 800 salariés) détient huit casinos dans l’Hexagone. « De Saint-Brévin-les-Pins à Lons-le-Saunier, nous étendons notre zone de chalandise à l’est et à l’ouest de la France », se réjouit Laurent Lassiaz, président du groupe Joa, qui ajoute ainsi à ses 25 casinos huit salles de jeux et trois hôtels, pesant chacun 7 à 10 M€ de chiffre d’affaires.

Une place de deuxième opérateur français

Moins de deux ans après son rachat à 90 % par le fonds de capital-investissement américain Blackstone, le groupe Joa (ex-Molitor) a doublé le nombre de ses casinos détenus en France. Et grimpe ainsi sur la deuxième marche du podium, juste derrière Partouche et devant Barrière, Tranchant et Cogit. « Le groupe Barrière reste le numéro un en chiffre d’affaires » précise Laurent Lassiaz. Afin d’intégrer les casinos Émeraude, il prévoit une « mise à l’image » de chacun des sites entre septembre 2019 et janvier 2020. Budget : environ 500 000 euros par casino. Pas de changement d’équipe ni de management à l’horizon, plutôt des « programmes de formation et d’acculturation des équipes. »

Photo : Joseph Gobin

Une salle de jeux à Paris

À cette croissance externe s’ajoute l'ouverture en décembre 2019 à Paris du Joa Royal Club, une salle de jeux haut de gamme de 1 000 m² proposant des jeux traditionnels, sans machines à sous ni jeux électroniques, pour un investissement de 4 M€. La direction est en place, reste à recruter 100 nouveaux collaborateurs. Un casino flambant neuf ouvrira également à Saint-Laurent-en-Grandvaux (Jura), près de la station de ski Les Rousses. Une 34e salle de jeux, fruit d’un appel d’offres remporté il y a moins d’un an.

Offensive sur les jeux en ligne

Avec ces différents développements, le groupe Joa passera de 1 700 à 2 300 salariés et de 265 M€ en 2018 à 335 M€ de CA en 2019. « Une accélération d’une telle ampleur, c’est très violent. Mon rôle, dès lors, est de préserver notre capacité d’innovation, notre agilité », confie le président.

D’autant que l’offensive du spécialiste du divertissement ne s’arrête pas là. Joa vient de conclure une joint-venture à 50/50 avec Gaming1 (CA : 220 M€ / 800 salariés), leader belge présent en France sous l’enseigne Circus. Objectif : lancer, dès septembre, l’exploitation d’une nouvelle plateforme de jeux en ligne en France centrée sur les paris sportifs et hippiques. « Gaming1 amène la technologie, Joa le réseau et les clients », indique Laurent Lassiaz, qui injecte chaque année un million d’euros pour garder un pied dans le marché en ligne, en croissance d’environ 1 % par an. « Cette activité pourrait être à l’équilibre en 2019 grâce à la nouvelle plateforme », indique le dirigeant. Autre challenge pour Joa : suivre le rajeunissement de sa clientèle, dont la moyenne d’âge a baissé de près de 20 ans (de 58 ans à 37 ans) en vingt ans.

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