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"J'’ai relancé My English School au bord de la faillite"
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"J'’ai relancé My English School au bord de la faillite"

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Lâché en pleine crise sanitaire par son actionnaire italien, le centre de formation à la langue anglaise My English School Lyon a été repris par sa directrice Déborah Guillotin-Thyarion. Elle a réussi à trouver les ressources et le bon modèle pour remettre l'entreprise sur de bons rails.

Déborah Guillotin-Thyarion a repris le centre de formation à l'anglais My English School Lyon en pleine pandémie — Photo : DR

Fondé en 2011, le groupe italien My English School décide en 2018 d'implanter son premier centre de formation en France, à Lyon, avec à sa tête Déborah Guillotin-Thyrion en charge du développement global de la marque sur l'ensemble du territoire. Deux ans plus tard, alors que l'épidémie de Covid-19 sévit, le centre de formation à l'anglais se retrouve en grande difficulté financière.

"Le centre n'était pas rentable. La première année nous avions perdu 360 000 euros. A l'époque, le système de financement de la formation géré par les OPCO (opérateurs de compétence) ne nous était pas favorable. Il fallait attendre deux à trois mois pour obtenir l'accord de financement des OPCO et nous n'étions payés, pour une formation d'un an, que 8 à 9 mois après la formation. Bref, il fallait près de deux ans de trésorerie pour fonctionner correctement. Et avec l'arrivée de la pandémie, notre actionnaire italien a pris la décision de fermer le centre de Lyon. Il avait une soixantaine d'autres centres à sauver en Italie et en Espagne", relate Déborah Guillotin-Thyarion.

Une trésorerie remise à flot

Convaincue de pouvoir redresser la barre d'un navire à la dérive, la directrice du centre décide de reprendre l'entreprise aux Italiens en s'associant à son directeur des études, Fabio Grandi. "Les Italiens nous ont cédé la société en crédit-vendeur, sans caution personnelle, et ont abandonné la créance de 360 000 euros. Ma compagne a investi dans la société pour remettre les comptes à zéro. J'ai aussi fait une médiation avec la Banque de France pour obtenir 70 000 euros de PGE, qui nous avait été refusé car nous n'étions pas rentables. Au final, nous sommes repartis avec 100 000 euros de trésorerie", détaille Déborah Guillotin-Thyarion.

L'assainissement des comptes ne garantissant pas la réussite de son entreprise et la pérennité des six emplois sauvés, la dirigeante décide de renégocier tous les contrats avec ses partenaires et fournisseurs et de revoir le modèle économique de My English School, dont elle a conservé l'exploitation de la marque sur le territoire français.

Une offre repensée

"La montée en puissance de la plateforme MonCompteFormation nous a bien aidés. L'accord de financement est désormais instantané et on reçoit 25 % du montant de la formation dans les 30 premiers jours et le reste au maximum 30 jours après la fin de la formation. Notre trésorerie s'en est trouvée soulagée mais ce n'était pas suffisant. Nous avons donc repensé l'ensemble de nos formations en y incluant des formules hybrides - présentiel et distanciel - et en réduisant les temps de formation de manière a être payé plus tôt. Ce qui n'empêche pas nos élèves de continuer à suivre nos cours après", explique Déborah Guillotin-Thyarion, qui n'a pas perdu pour autant en compétitivité. "Nous donnions en moyenne deux à trois fois plus d'heures que nos concurrents et nous étions quatre fois moins cher", confie-t-elle.

Ce nouveau modèle semble porter ses fruits. "En 2021, nous avons fait 750 000 euros de chiffre d'affaires contre 598 000 euros sur deux exercices avant notre reprise. Nous sommes désormais rentables et nous allons ouvrir un centre à Dijon en juin. Nous projetons aussi une ouverture début 2023 à Saint-Etienne et sans doute à Grenoble ou à Clermont-Ferrand en milieu d'année prochaine".

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