Quel regard portez-vous sur l’élection de la liste EELV à la tête de la municipalité de Lyon ?
Irène Breuil : D’abord, nous nous devons en tant qu’organisme consulaire d’être respectueux de la démocratie. Ensuite, je crois que l’on peut difficilement faire abstraction de cette vague verte. C’est très certainement une nouvelle page de l’Histoire qui va s’écrire, non seulement à Lyon, mais aussi sur le plan national. Après, il est vrai que c’est pour nous une perte de repères. Cela étant, nous continuerons à jouer notre rôle de représentations des entreprises commerciales, industrielles et de services. Nous continuerons à être force de propositions et à soutenir tous les projets qui favorisent le développement économique et contribuent au cercle vertueux de créations de richesse et d’emplois. Et le développement durable en fait bien entendu partie.
Ne craignez-vous pas que les intérêts écologiques mettent un coup d’arrêt au développement économique entre Lyon et Saint-Etienne ?
Irène Breuil : Il ne faut pas opposer l’écologie et l’économie. Le monde économique ne découvre pas l’écologie. Beaucoup d’entreprises de nos deux territoires se sont d’ailleurs lancées depuis longtemps dans cette démarche. En revanche, nous attendons des nouveaux élus lyonnais un vrai programme économique qui intègre l’attractivité des territoires, la mobilité et l’employabilité. Et il est vrai que la question du lien entre Saint-Etienne et Lyon va se poser. Il ne faudra pas mettre l’économie sous cloche et continuer les discussions déjà engagées. Nous savons très bien que l’A 45 ne se fera pas. Mais il va falloir être inventif pour trouver une solution à ce problème majeur qui enclave notre territoire. Mais j’ai une entière confiance en Gaël Perdriau (maire LR de Saint-Etienne réélu, NDLR) pour travailler avec la nouvelle équipe lyonnaise et maintenir la belle dynamique qui s’est enclenchée ces dernières années.
Justement, ne craignez-vous pas que ce lien, qui avait pris corps au sein du Pôle Métropolitain, mais aussi avec la fusion des CCI et l’alliance au sein de la French Tech, ne soit remis en cause ?
Irène Breuil : Il est trop tôt pour laisser place aux inquiétudes. J’entends parler de décroissance. Je crois qu’il faut d’abord écouter ces gens, leur laisser nous présenter leur programme économique et ensuite nous verrons s’il y a lieu ou non d’être inquiet. Saint-Etienne a besoin de Lyon, mais Lyon a aussi besoin de Saint-Etienne pour grandir et devenir une métropole qui pèse à l’échelle européenne. Lyon n’a donc aucun intérêt à couper les liens qui se sont tissés avec Saint-Etienne ces dernières années. Après, on ne peut pas ignorer ce mouvement écologique. Et il faudra l’intégrer dans nos discussions. Mais à Saint-Etienne, nous avons déjà le cœur bien vert.